À l'époque soviétique, le Ministère de l'automobile, des tracteurs et de la construction de machines agricoles préférait souvent s'en tenir à la modernisation des modèles déjà produits, au lieu d'investir des ressources dans des développements prometteurs.
Au milieu des années 1990, il est devenu évident qu'il s'agissait d'une voie de développement sans issue et absolument stupide : dépassées, les voitures produites par le pays, ne pouvaient tout simplement pas rivaliser avec les voitures étrangères !
Tout le monde, y compris les usines elles-mêmes, a commencé à s'en rendre compte. C'est pourquoi, dans les années où la situation économique était la plus difficile, nombre d’entre elles ont essayé de développer un modèle moderne en partant de zéro, qui ne soit pas inférieur aux modèles étrangers.
Après l'effondrement de l'Union Soviétique, AZLK, comme d'autres usines du pays, a tenté de survivre, mais a trouvé le temps de se lancer dans de nouveaux développements. Il y eut, par exemple, la Moskvitch-2143, un projet prometteur qui n’a pas vu le jour. Mais, ce n’était pas le seul.
Il y a eu également quelque chose d’assez fou, compte tenu de la situation économique désastreuse dans laquelle AZLK se trouvait à la fin des années 1990. Ainsi, Ruben Assatrian - le directeur général de la société anonyme Moskvitch à l'époque - a complètement déraillé. Il a décidé que la gamme AZLK moribonde manquait... d'une voiture haut de gamme comme la Peugeot 605 ! Et ce, à un moment où les habitants du pays n'avaient pas les moyens de se nourrir et de se vêtir.
Les projets de Ruben Assatrian étaient sans doute controversés et étaient loin de plaire au personnel de l’usine, mais il était probablement très convaincant face aux actionnaires. En conséquence, en 1998, le projet d'une grande voiture a été lancé et une maquette a été préparée par Lev Samokhine et son équipe.
Aucun cahier des charges techniques n’avait été établi pour ce développement. Lev Samokhine agissait de son propre chef selon les souhaits de son directeur. La Peugeot 605 n'a pas seulement servi de modèle, mais aussi de base : il était prévu d'emprunter à la berline française la structure de la carrosserie.
Une maquette à l'échelle 1:4 a été préparée. Le modèle ne porte pas de nom particulier, mais sur les plaques d'immatriculation, on peut lire « LGS-1998 ». Les lettres désignent les initiales de Lev Georgievitch Samokhine et les chiffres l'année de création du modèle.
Le projet se caractérise par une face avant avec des phares inclinés et une calandre « souriante », des passages de roues athlétiques et une ligne de ceinture dynamique. Le choix d'une lunette arrière panoramique presque verticale constitue une décision intéressante en matière de design. D'un point de vue stylistique, cette solution rappelle la Renault Vel Satis, qui n'est apparue, soit dit en passant, qu'en 2001. Le couvercle du coffre, combiné à la forme des feux arrière, était quant à lui similaire à la BMW série 7 de la génération E65 (apparue elle aussi au début des années 2000).
Après une première approbation, il a été décidé de poursuivre le travail et de préparer une maquette taille réelle. Le projet a été baptisé X1. Mais ceci est une autre histoire (*).
Lu sur : https://dzen.ru/a/ZAsMKcVOKEDcFfeS
Adaptation VG
(*) https://www.sovietauto.fr/2008/09/elle-aurait-pu-relancer-moskvitch-la-x1-de-l-an-2000.html