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La première génération de Skoda Octavia ne doit surprendre personne aujourd'hui, même en spécification RS. A moins que…

Bien que des voitures de presque toutes les marques mondiales soient vendues en République tchèque, aucune d'entre elles ne joue un rôle aussi important que les modèles du constructeur automobile local. Les Skoda représentent environ un tiers de l'ensemble du marché du neuf et il n'y a probablement aucun Tchèque qui n'ait pas conduit au moins l'une d'entre elles. Et c'est précisément en raison de leur importance locale que tout le monde en Tchéquie a une opinion à leur sujet !

Je ne suis pas différent, et comme je l'ai mentionné à plusieurs reprises sur Autickar, voici ce que je pense d'elles : surtout après le rachat par Volkswagen, les Skoda sont des voitures maniables et pratiques, mais en raison de leur omniprésence, elles manquent d’attrait. Il y a bien sûr des exceptions, comme la Felicia Fun, que je trouve sympa. En revanche, les gammes classiques me passent complètement au-dessus de la tête.

C'est pourquoi je n'ai manifesté qu'un intérêt relativement mitigé lorsqu'on m'a proposé de tester une Skoda. Il s'agissait d’une Octavia de première génération, qui est pour moi la plus simple de toutes les Skoda : la plus pratique, mais aussi la plus omniprésente. La seule chose qui m'a incité à considérer l'offre était le fait qu'il s'agissait d’un modèle RS haut de gamme.

Cette version est différente des autres, car seulement un peu plus de dix-sept mille exemplaires ont été produits pendant le cycle de vie relativement court du modèle (il n'a été produit qu'entre 2000 et 2003) et, par conséquent, surtout quand il n’a pas été malmené par des tuners, on n'en voit plus beaucoup aujourd'hui. Il revêt également une importance historique pour la marque puisqu'il s'agissait du modèle le plus rapide à l'époque et du tout premier représentant de la gamme RS, rappelant les grands succès en sport automobile de la Skoda 130 RS.

Enfin, je n'ai jamais conduit de RS moi-même, et seules des spécifications ordinaires sont passées entre mes mains. J'ai donc décidé de l'essayer. J'ai mis la main sur les clés d'une voiture de 2002, achetée en Allemagne, où elle n'a eu qu'un seul propriétaire attentif pendant vingt ans. Elle nous est arrivée avec 250,000 km au compteur. Comme je l'ai déjà dit, elle est entièrement de série et a fait l'objet d'un entretien consciencieux, ce dont attestent les documents, de sorte que même avec un tel kilométrage, elle fonctionne sans problème. Quels ont été mes sentiments après l'avoir testée ?

Eh bien, peut-être que ce sont mes attentes pas très élevées qui parlent, mais je ressors plutôt enthousiaste à son sujet. Oui, je l’écris noir sur blanc, j'ai aimé l'Octavia. Que voulez-vous, c'est la vérité. Je suis très impressionné par ses qualités. Je m'attendais à une Skoda pratique et ennuyeuse qui irait juste un peu plus vite. J'ai eu quelques bonnes surprises. Explications.

Il n'est sans doute pas nécessaire de s'attarder sur l'apparence, nous connaissons tous la première Octavia. Et si vous n'êtes pas sûr, regardez par votre fenêtre, il y en a forcément au moins une. Bien sûr, la version RS a des pare-chocs différents, des roues plus grandes (et dans le cas de l’exemplaire testé avec une surmonte en 205/50 R17) et un aileron décent, mais c'est toujours une Octavia classique. Il en va de même pour l'intérieur, qui est également identique à celui des modèles ordinaires, à l'exception du volant sport, des sièges, des garnitures en carbone et de la combinaison de couleurs noir et blanc.

Néanmoins, il y a deux choses à mentionner sur l'intérieur. Tout d'abord, j'ai été impressionné par la qualité des matériaux fournis par Volkswagen. Même après vingt et un ans et un quart de million de kilomètres, tous les plastiques sont de couleur et de forme originales, le pavillon ne s'affaisse pas, les boutons s'enclenchent toujours avec précision et, à l'exception des parties les plus exposées, il n'y a pratiquement aucune trace d'usure. Bien entendu, l'attitude du propriétaire y est pour beaucoup. Mais si l’Octavia n’avait pas constitué une base sérieuse, cela n’aurait pas eu être possible.

Deuxièmement, j'ai été surpris par l'étendue des équipements de sécurité et de confort. L'Octavia 2002 est équipée de l'ABS, de l'ASR, de l'ESP, de quatre airbags, de phares au xénon, de vitres et de rétroviseurs électriques, de sièges chauffants et de la climatisation automatique. La plus grande révélation pour moi a été le système original de navigation par satellite avec écran couleur, qui n'est pas courant (bien que les modèles RS en soient apparemment équipés). C'est vraiment génial qu'une voiture aussi ancienne et relativement petite puisse en être équipée.

Bien sûr, il faut dire qu'il y a peu de place sur la banquette arrière, alors que le coffre est carrément énorme. Mais nous le savons tous, je ne m'attarderais donc pas à ce détail. En revanche, la qualité perçue et l'équipement mentionnés plus haut méritent à mon avis leurs paragraphes. Je ne veux pas pinailler, mais il me semble que cet intérieur illustre à merveille les années où l'ensemble du groupe allemand était le plus en avance sur la concurrence.

Le moteur m'a également plu. Cependant, je n'ai pas été surpris par ses performances, car on peut lire partout sur Internet qu'un moteur essence turbocompressé de 1,800 cm3 avec cinq soupapes par cylindre et 180 ch est cool. C’est la vérité. Il tire agréablement et vigoureusement sur la quasi-totalité du spectre. Il souffre lui aussi un peu d’un temps de latence du turbo, mais beaucoup moins qu'un TDI contemporain. De plus, sa sonorité est agréable. En fait, je n'ai rien à redire à son sujet.

En revanche, l’ensemble direction, boîte de vitesses et freinage m'a surpris. J'ai toujours trouvé que le système de freinage, en particulier, n'était pas très performant dans les modèles ordinaires. Ici, je n'ai eu aucun problème, la direction est rigide et directe, les passages de vitesses sont précis, les freins sont instantanément réactifs et peuvent arrêter cette Skoda en excès de vitesse presque sur-le-champ. Le comportement de la voiture est agréable au-delà de toute attente.

La plus grande surprise de la journée, cependant, a été le comportement du châssis. Si le modèle RS se comporte mieux que l'Octavia normale grâce à une suspension plus rigide et à des renforts supplémentaires dans le coffre, elle est elle aussi confrontée à un empattement court, à de longs porte-à-faux et à un essieu arrière simple. Par conséquent, l'arrière se comporte également comme un pendule, faisant basculer la voiture d'un côté à l'autre. En prime, le châssis est réputé assez rigide, même s'il est loin d'égaler la rigidité de la deuxième génération.

Je n'ai rien remarqué de tel dans la voiture d'essai. Mais il y a une raison à cela, il faut l'ajouter. Bien que j'aie affirmé jusqu'à présent que la voiture est entièrement de série, je dois mentionner qu'elle l’est à une exception près. Le propriétaire allemand d'origine, dans le cadre des soins et de l’amour qu’il a apporté à la voiture, lui a offert des ressorts H&R et des amortisseurs Bilstein avec l'étiquette « testé au Nürburgring ». Et il devait savoir exactement ce qu'il faisait, car j'ai été très impressionné par la qualité de fonctionnement de la voiture.

J'ai déjà mentionné que je n'avais pas conduit la première RS avant cet après-midi-là, et je ne sais donc pas dans quelle mesure elle diffère des modèles standard. Cependant, dans ce cas précis, le châssis se comporte de manière absolument exemplaire, ne ressemblant en rien à une Octavia avec l’inscription TDI sur le hayon. Elle est encore plus rigide sur les nids-de-poule, mais elle ne rebondit certainement pas. Ensuite, dans les virages, les essieux avant et arrière tiennent le coup et la voiture n'a pas du tout tendance à survirer. Ce n'est que dans les virages très serrés sur les nids-de-poule qu'elle le fait et que l'on sent qu'elle veut prendre le dessus. Mais la qualité des amortisseurs et les pneus Michelin l'en empêchent farouchement.

Je n'ai pu lui faire perdre l'adhérence qu'avec une conduite très brutale et à grande vitesse (les tests à la limite ont été faits sur un tronçon fermé avec l'autorisation et la présence du propriétaire), ce qui est assez différent de ce dont je me souviens d’une version classique. Pour le reste, cette Skoda n'a pas lâché prise. J'ai été absolument enchanté par la grâce et l'assurance avec lesquelles elle s'est inscrite dans un virage et s'est envolée à la sortie, accompagnée d'un quatre-cylindres en pleine effervescence. Oui, c'était une grande expérience !   

Après le spectacle, j'ai regardé l'Octavia noire avec incrédulité. Elle m'a rendu très heureux et je n'ai même pas remarqué que j'avais rencontré trois douzaines de ses sœurs plus ordinaires au cours du voyage. Bien qu'elle ait plus de vingt ans, qu'elle ait plus de deux cent cinquante mille kilomètres au compteur et qu'elle soit en fait qu’une petite berline liftback assez ordinaire, ses performances dépassent largement les attentes. Je n'aurais jamais pensé dire cela un jour, mais cette Skoda est vraiment cool, et je peux peut-être même m'imaginer la conduire de temps en temps.

La Skoda Octavia RS de première génération peut offrir une expérience de conduite étonnante. Même après toutes ces années, elle séduit toujours avec un intérieur de qualité et durable ainsi qu'un équipement pratiquement contemporain, son moteur est vraiment puissant et son châssis, surtout dans l'exemplaire d'essai avec la suspension améliorée, est d'une sûreté exemplaire dans les lignes droites et dans les virages. Objectivement, rien ne m'a dérangé. Au contraire, par son caractère, j'ai même oublié de me plaindre de voir la même voiture devant moi et dans le rétroviseur... Cela ne m'était jamais arrivé auparavant ! Je lui tire mon chapeau.

Lu sur : https://www.autickar.cz/clanek/skoda-octavia-i-rs-umi-prekvapit/
Adaptation VG

Tag(s) : #Skoda, #Octavia, #RS, #Essai