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La ZAZ-1103 Slavuta est la dernière voiture véritablement ukrainienne. Sa production a cessé en 2011. Ce modèle liftback original basé sur la Tavria est l’un des modèles le plus répandu sur le marché ukrainien de la voiture d’occasion (*) : une Slavuta des dernières années de production avec peu de kilomètres au compteur se trouve pour moins de 3,000-4,000 dollars. Le prix bas, les pièces bon marché et les coûts d’exploitation modestes ont rendu la Slavuta très populaire auprès des Ukrainiens. Certains la prennent comme première voiture - pour apprendre à conduire et la revendre ensuite en perdant le moins d’argent possible, d’autres la prennent pour des raisons patriotiques, et d’autres encore ont besoin du véhicule le plus accessible possible et sont prêts à supporter un nombre considérable d’inconvénients inhérents à ce modèle.

La carrosserie de la Slavuta n’est pas très résistante à la corrosion. Cela concerne surtout les premières années de fabrication, quand le voitures étaient peintes avec une peinture bon marché. Lors du choix d'une ZAZ d'occasion, il convient de privilégier les voitures avec une peinture métallisée et une couche de laque supplémentaire, qui protège mieux l’acier de la rouille et offre une présentation plus « cossue » : il sera plus facile de vendre un exemplaire de ce type. Dans tous les cas, il ne sera pas superflu d'appliquer un traitement anticorrosion supplémentaire, qu'il sera souhaitable de faire immédiatement après l'achat (si le propriétaire précédent ne l'a pas fait).

Le point faible de cette voiture sont les phares avant : ils se ternissent au bout de trois ans, ce qui nuit à la qualité de l'éclairage. Une relique du passé est la nécessité de lubrifier régulièrement les charnières des portes et du couvercle du coffre, qui grincent de manière gênante au bout d'un certain temps. La batterie est assez mal placée : la saleté et l'humidité s'accumulent sur ses bornes, qui s'oxydent.

Toutes les Slavuta étaient équipées exclusivement de moteurs à essence 4 cylindres d'une cylindrée de 1.1, 1.2 ou même 1.3 litre (comme sur la ZAZ Sens). Jusqu'en 2003, seuls des carburateurs étaient utilisés pour l'alimentation en carburant, mais plus tard, des versions à injection plus perfectionnées sont apparues. Le moteur de 1.1 litre de 51 chevaux est considéré comme le moins fiable : son kilométrage avant réfection dépasse rarement 100,000 km, tandis que les modèles plus puissants peuvent facilement aller jusqu'à 200,000 km. Les surchauffes fréquentes de la pompe à essence par temps chaud sont propres aux versions à carburateur. La bobine d'allumage, le boitier électronique et le capteur point mort haut tombent souvent en panne. De nombreux propriétaires emportent toujours un jeu de pièces de rechange en cas de panne soudaine.

D’ailleurs, les mécaniciens de la vieille école n'aiment pas les voitures équipées d'un moteur à injection, préférant un vieux carburateur Solex, familier de la production VAZ. L'élément le plus vulnérable du système d'injection est le régulateur du ralenti, qui doit être nettoyé pratiquement tous les 15,000 km. Conduire avec le starter enclenché entraîne une usure rapide de la pompe à carburant électrique. Malgré une consommation d'essence relativement faible, certains propriétaires de Slavuta ont installé le GPL sur leur voiture. Cependant, le fait de rouler continuellement au gaz détériore rapidement le système d'alimentation en carburant : les injecteurs et la pompe. C'est pourquoi les garagistes recommandent d'alterner l'utilisation du gaz et de l'essence dans une proportion d'environ 70:30.

Parmi les défauts congénitaux du moteur, on peut citer une mauvaise étanchéité du joint du couvre-culbuteur et un thermostat ayant une faible durée de vie. La courroie de distribution, le tendeur et la courroie de l'alternateur doivent être remplacés tous les 60,000 km. Le jeu aux soupapes doit être ajusté à chaque vidange.

La Slavuta était équipée d'une seule boîte de vitesses : une boîte manuelle classique à 5 rapports, simple et fiable. Les inconvénients de cette boîte sont un niveau sonore élevé et un enclenchement des deux premiers rapports plutôt rêche (le mécanisme joue avec le temps). Il est nécessaire de changer l'huile de la boîte de vitesses tous les 50,000 km. Des problèmes d'étanchéité du joint du mécanisme de l'embrayage ont été constatés sur de nombreuses voitures. L'embrayage est fiable dans son ensemble, à l'exception du câble, qui a tendance à se rompre : il est utile d'en avoir un de rechange dans le coffre.

La suspension de la ZAZ est typique des petites voitures européennes : jambes de force McPherson à l'avant et traverse semi-rigide à l'arrière à barres de torsion. Mais la barre antiroulis n'est pas prévue ici, c'est pourquoi le roulis en virages est garanti. L'élément le plus fiable du châssis est constitué par les silentblocs des bras avant et de la traverse arrière, qui sont parfois même capables de survivre au moteur : leur durée de vie est supérieure à 100,000 kilomètres. En revanche, les rotules et les roulements du moyeu arrière ne sont pas aussi fiables et, sur les routes du pays, ils ne survivent même pas 50,000 km. Les roulements de moyeu avant sont remplacés un peu moins souvent.

L'une des particularités des Slavuta et Tavria sont les disques de frein à couronne : une solution sans aucun doute originale, mais qui n'est pas très efficace dans la pratique. Les disques eux-mêmes s'usent très rapidement, parfois au bout de 20 à 30,000 km. Avec le temps, les durites de frein se détériorent et le maître-cylindre perd de son étanchéité. En cas d'utilisation fréquente, le câble du frein de stationnement est rapidement mis à rude épreuve : le frein à main ne maintient plus correctement la voiture. La direction n'est pas non plus très fiable et commence à jouer après 50,000 km. De nombreux propriétaires ne se préoccupent pas de sa réparation et achètent un nouveau mécanisme plutôt bon marché (jusqu'à 100$). Les biellettes de direction ont à peu près la même durée de vie.

Outre la version de base de la Slavuta, il existait un modèle de luxe, avec des garnitures améliorées et quelques éléments de confort (parfois même des vitres électriques à l'avant, qui ne sont pas très fiables). Le design intérieur, même à l'époque de l'apparition de la voiture en 1999, semblait très démodé, et la qualité des plastiques et des éléments de finition laissait à désirer. Avec le temps, les pièce du tableau de bord et des panneaux de porte, ainsi que les mécanismes des sièges avant, commencent à grincer.

Le chauffage n'a pas de filtre, si bien que des feuilles et d'autres débris pénètrent souvent à l'intérieur lorsque le chauffage est en marche. Ils restent également bloqués dans les conduits d’aération et se rappellent à vous par leur bruissement.

La Slavuta a été pour de nombreux conducteurs ukrainiens le premier pas dans le monde de l'automobile. Même les personnes pauvres et aux revenus modestes, désireuses d'avoir leur propre voiture, peuvent « s'offrir » une ZAZ-1103. Les retraités achètent souvent des liftbacks pour leurs rares déplacements vers les datchas, bien que ces voitures puissent également être rencontrées dans les sociétés de taxis et de livraison. Bien sûr, du point de vue de la conception et de la technologie, cette ZAZ est restée au niveau des voitures des années 1980, voire même 1970, mais son faible prix et ses coûts d'exploitation « ridicules » compensent ces lacunes.

Selon les données de Motori.ua, sur le marché de l’occasion, le prix de la Slavuta varie de 2,000 à 5,000 dollars. Les exemplaires les moins chers sont ceux des premières années de fabrication, avec un moteur 1.1 à carburateur et un kilométrage supérieur à 100,000 kilomètres. Certains vendeurs demandent même, pour les exemplaires les plus récents, plus que ce qu’ils coûtait neufs en leur temps en concession.

Dans une certaine mesure, il s'agit d'un modèle exclusif : la dernière voiture de série entièrement ukrainienne !

Lu sur : https://www.motori.ua/motori_reviews/zaz_slavuta
Adaptation VG

(*) cet article date de 2013.

Tag(s) : #ZAZ, #Slavuta, #Analyse