
Nous avons sélectionné les questions les plus importantes de ceux qui sont vraiment intéressés par le UAZ Profi, puis testé ce véhicule utilitaire durant plusieurs semaines pour apporter les réponses les plus précises.
Un « UAZik » propulsion ? Cela peut sembler étrange mais c’est bien cela. La voiture qui illustre l’article a été récemment achetée par un lecteur d’Auto.mail.ru au prix de 749,000 roubles. « Je voulais prendre un autre « têtard » (NDT : l’un des surnoms du fourgon UAZ) mais on m’a conseillé d’attendre cette nouveauté que l’on disait plus pratique et moderne » commente le nouveau propriétaire du UAZ Profi. Nous avons décidé d’évaluer sobrement à quel point le Profi est pratique et moderne.
Est-ce le concurrent de la GAZelle? Formellement, oui. Par leur capacité en charge théorique, la GAZelle et le Profi sont identiques. Mais les caractéristiques sur papier sont loin de la réalité. Prenez par exemple les dimensions. La version la plus populaire de GAZelle plateau-ridelle est la version mesurant 4,2 mètres. Il est impossible d’avoir un Profi de mêmes dimensions car on ne peut pas rallonger les longerons et c’est pourquoi la plateforme la plus grande disponible sur le UAZ fait 3,09 x 2,06 mètres.
D’ailleurs, les « gazellistes » qui regardent sous le châssis du Profi sont très surpris : pourquoi a-t’il un châssis de voiture ? En fait, UAZ n’a pas investi d’argent pour créer un châssis fondamentalement nouveau pour son nouvel utilitaire. C’est pourquoi il a fallu renforcer le châssis existant, celui du 4x4 Patriot (qui est d’ailleurs celui légèrement modifié du UAZ-469 développé il y a plus d’un demi-siècle). On peut donc dire que par construction, le Profi est une version « alourdie » de voiture particulière.
Le Profi est-il un remplaçant du « Bukhanka » ? Forcément. Vous n’allez pas y échapper : le Profi va occuper progressivement la niche qu’occupait jusqu’à présent le « tétard », qui malgré son statut de voiture légendaire, est désespérément dépassé. Chez UAZ, on est conscient de cela et c’est pourquoi en plus de la version propulsion, le Profi est proposé en version à quatre roues motrices. Dans la gamme on trouve également une version à double cabine à quatre portes et cinq places et une plateforme de dimensions réduites (2,35 x 1,87 cm). Pour l’instant le remplacement complet de la gamme « Bukhanka » n’est pas prévu…
En comparaison avec le « vieux » UAZ, le Profi dispose d’un intérieur moderne, se conduit décemment, accélère normalement et a des freins adéquats. Et son ergonomie est presque au top de la modernité ! Mais la qualité de soudage ne mérite que des épithètes non imprimables… l’usine doit corriger d’urgence la situation. Autre point regrettable : l’usine n’a pas eu assez d’argent pour proposer des roues jumelées sur l’essieu arrière. On ne peut donc pas le surcharger.
Combien peut-il réellement charger ? Avec les passagers : 1,370 kg. Mais il faut nuancer ce chiffre. Vous ne pouvez tout simplement pas prendre une palette d’une tonne et demi de ciment et la placer exactement sur l’essieu arrière car dans ce cas, l’essieu avant ne supporte plus que 25% de la charge totale et l’avant de la voiture s’élève de plusieurs centimètres ! Est-ce que cela veut dire que le Profi devient inconduisible ? On ne sait pas mais les pneus ont l’air d’attendre le moment où ils vont exploser. Par contre avec une tonne de fret, le UAZ se comporte décemment.
Une autre particularité de construction étrange est le fait que la plateforme de chargement soit située si haut. C’est en regardant le châssis que nous avons compris pourquoi : le châssis du Patriot n’est pas horizontale, elle est « bombée » et c’est pourquoi il a fallu poser la plateforme sur des supports qui, jouant le rôle de levier, risquent de fragiliser le châssis. On peut légitimement se poser la question de leur résistance en cas d’accident.
Est-ce que le capot gène beaucoup ? Relativement. La maniabilité est acceptable et on ne peut pas franchement dire que cette nouveauté est impossible à manœuvrer. Les ingénieurs ont installé des nouvelles rotules de direction qui permettent à la version propulsion du Profi d’avoir un rayon de braquage de 5,9 mètres. Pour faire court, cela n’est pas un record puisque la GAZelle Business offre 5,5 mètres mais le UAZ Cargo (qui est 60 centimètres plus court que le Profi) a besoin de plus de 7 mètres !
De plus, quand vous prenez un Profi après avoir conduit une GAZelle, cela peut sembler inhabituel en sortant d’une cour d’immeuble d’avoir à avancer le long capot sur la route, de vous pencher un peu (jusqu’à aller toucher le montant de toit avec la tête) pour être sûr de pouvoir vous insérer dans la circulation. Un autre défaut de la cabine est que le passager central doit serrer les genoux quand le conducteur veut passer une vitesse. Vous devrez d’ailleurs prévenir le passager avant de démarrer car, la banquette considérée comme biplace n’en est en fait pas une.
De quel moteur dispose-t-on ? De moteurs essence (il n’y aura pas de diesel). Derrière le nom inhabituel de ZMZ PRO se cache la réincarnation de l’éternellement jeune seize soupapes à essence ZMZ-409 dont les phases d’allumage et le taux de compression ont été modifiés. Le moteur s’avère être très guilleret (il serait plus susceptible de se retrouver sous le capot du Patriot) mais il faut le pousser dans les tours : il faut franchement accélérer lorsque la voiture est chargée. Mais les 149 ch officiels (qui sont plutôt 160 dans les faits) et les 235 Newtons emmènent la voiture dans la joie et la confiance.
En passant, les concessionnaires recommandent de faire le plein au « 95 » car le taux de compression de 9,8 l’oblige. Mais la notice d’utilisation indique que le carburant recommandé est de l’essence AI-92… Avec cette dernière et à vide, le Profi consomme 14 à 16 litres aux 100 km, ce qui n’est pas rien pour un véhicule commercial et quand il est chargé on est plutôt aux alentours de 15 à 17 litres. Pour réduire les coûts, on peut passer au gaz, mais l’usine vient à peine de proposer cette version bi-carburation.
Alors, faut-il l’acheter ou pas ? Si vous cherchez une alternative abordable à la GAZelle alors ne l’achetez pas : sous nos latitudes, l’utilitaire de GAZ est considéré comme un petit KamAZ et on peut le charger autant que l’on veut. Les ponts de et le châssis de Patriot ne sont clairement pas prêts pour cela ! Mais si vous voulez remplacer un « Boukhanka », le UAZ Profi sera tout adapté, malgré son capot.
P.S : si nous écrivons que le moteur ZMZ PRO fait 160 chevaux et non pas 149 comme indiqué par UAZ, c’est que le responsable du bureau d’études du constructeur d’Oulianovsk nous l’a dit personnellement !
Légende des photos :
- Le lecteur d’Auto.mail.ru a acheté son UAZ Profi avec la version de base de la plateforme de chargement (largeur utile : 1,87 mètres) car il a estimé que la plateforme élargie, pour laquelle le constructeur demande 8 mille roubles de plus, allait déborder de trop par rapport à la cabine.
- Le propriétaire à l’intention d’installer des renforts supplémentaires pour tenir la bâche pour qu’elle ne s’écoule pas sous le poids de la neige.
- Avec ses feux arrière « Made in USSR » caractéristiques, la nouveauté peut facilement être confondue avec un « tétard ».
- La voiture a à peine quitté la concession que la plateforme commence déjà à rouiller.
- Derrière la plaque d’immatriculation on trouve une niche verrouillable.
- Le tendeur ordinaire pour attacher la bâche est peu moderne et peu pratique.
- Étonnamment en ordre de marche, le UAZ Profi est plus lourd que la GAZelle Next : 1,990 kg contre 1,930 kg. Cela est dû au fait que les créateurs de ce modèle ont dû utiliser tous les moyens disponibles pour renforcer le châssis et le pont arrière du Patriot.
- Pour vous prouver que nous ne mentons pas, nous publions une photo de Profi à vide et en charge. Avec une tonne et demie de marchandise, la voiture se tasse sur ces roues arrière. Et si vous déplacer la charge vers l’avant (ce qui est impossible à faire avec un charriot élévateur), il y a des chances que vous cassiez le châssis de Patriot.
- La cabine trois places implique un nouveau dessin du tunnel central.
- Au moment de notre reportage, ce UAZ Profi n’avait que 462 kilomètres au compteur.
- Le matin, le chauffage de Patriot réchauffe très rapidement la petite cabine.
- L’assise du siège passager cache une boîte à gants très pratique.
- Le porte-gobelet ne sera pas utile à tout le monde : il est situé dans le dos du conducteur !
- Une console fait son apparition au plafond : elle peut recevoir des documents au format A4.
- La cabine du Profi est une moitié de Patriot. Les personnes de grande taille se sentiront à l’étroit. Mais le principal défaut en matière d’ergonomie est le pédalier fortement décalé vers la gauche et les différences de niveau entre les différentes pédales (les freins sont situés quelques centimètres plus haut que l’accélérateur).
- Le moteur ZMZ PRO (qui selon sa fiche technique développe 149 ch) est couplé à une boîte coréenne Dymos.
- Voilà à quoi ressemble le train avant de la version propulsion.
- Si vous mettez la palette comme cela, la charge sur l’essieu avant ne représentera plus que 25% de la masse totale.
- En raison des caractéristiques du châssis, la plateforme de chargement a dû être montée sur des supports.
- A plein charge, les ressorts sont totalement compressés et la suspension repose sur les supports secondaires.
- En théorie, les petits phares devaient être peu coûteux, mais ils n’éclairent pas beaucoup… Dommage que UAZ n’ait pas monté les phares de Patriot ! Quand on passe en feux de route, il se produit quelque chose d’étrange : les codes s’éteignent, les phares éclairent très loin et l’avant de la voiture se retrouve dans l’obscurité totale.
Lu sur : https://auto.mail.ru/article/66899-novyi_gruzovoi_buhazik_tolko_samye_vazhnye_fakty/
Adaptation VG