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L’expression « voiture américaine à moteur V8 » sonne aussi logiquement que « Bortsch avec des pampouchki ». La phrase « une voiture soviétique avec un moteur V8 » semble encore aujourd’hui aussi étrange que « glace au bacon ». Pourtant, les glaces au bacon comme les voitures particulières soviétiques avec un moteur huit cylindres ont bien existé et continuent d’exister. Kolesa.ru nous fait un rappel de ces glorieuses voitures motorisées par de non moins glorieux moteurs en V !

Bien sûr, la grande majorité de ces voitures sont de grandes limousines noires destinées aux élites du Parti. Il y a pourtant également eu quelques modèles « populaires » qui valent le coup d’être listés.

ZIL-111 :
Cette belle limousine noire a remplacé la ZIS-110 vieillissante qui ne fait pas partie de la liste d’aujourd’hui tout simplement parce que le 8 cylindres monté sous son capot était en ligne et non pas en V. La ZIL-111 avait reçu un nouveau moteur (type 111) de 6 litres de cylindrée et développant 200 chevaux et 442 Nm. Il était couplé à une boîte automatique à convertisseur de couple à 2 gammes.

Un peu plus tard, sur la base de cette limousine, a été développé le phaeton ZIL-111V, successeur du cabriolet de parade ZIS-110V.

ZIL-114 :
Ce modèle a remplacé la ZIL-111. Déjà à l’époque, il fallait suivre la mode automobile pour ne pas paraître dépassé. La nouvelle limousine reçut également un nouveau moteur (type 114). Ce bloc à carburateur dont la cylindrée avait été portée à 7 litres, développait déjà 300 ch pour un couple de 559 Nm. La boîte automatique était également revue.

Bien sûr, sur la base de la ZIL-114 on a fabriqué quelques versions spéciales. L’une d’elles est le break/ambulance ZIL-114A. En URSS ces voitures étaient surnommées les « Docteurs noirs ».

ZIL-117 :
Il s’agit d’une version raccourcie de la limousine ZIL-114. Dans cette carrosserie moins lourde, le moteur 7 litres ZIL-114 permettait de meilleures accélérations et l’empattement raccourci influait positivement sur la maniabilité.

La ZIL-117 a également servi de base à quelques véhicules spéciaux comme par exemple un phaéton à 2 portes, avec une « bâche » en tissu en guise de capote, qui était utilisé pour les défilés sur la Place Rouge.

ZIL-4104 :
La limousine qui aurait dû s’appeler ZIL-115 a été baptisée ZIL-4104 en raison de la modification en URSS des règles de codification des véhicules. Son moteur, un V8 de 7,7 litres portait également ce nom. L’augmentation de puissance par rapport à la génération précédente était modeste puisqu’il développait désormais 315 ch mais le couple était porté à 608 Nm. Il conservait ses principales caractéristiques : bloc en aluminium avec chemise en fonte, deux soupapes par cylindres, poussoirs hydrauliques et carburateur.

Comme de tradition, cette limousine a pu servir également de base pour divers véhicules spéciaux : outre le phaéton ZIL-41044, il a existé une berline « courte » ZIL-41041, « Docteur noir » ZIL-41042, version blindée ZIL-41072 « Scorpion » et bien d’autres…

ZIL-41045 :
Cette voiture était un « restlyling » de la ZIL-4104. La partie technique et la carrosserie restaient inchangées et elle recevait de nouvelles optiques, un avant modernisé et des chromes répartis différemment.

ZIL-41047 :
C’est la dernière version de la ZIL-4104. Produite jusqu’en 2002 en série, puis ensuite uniquement sur commande spéciale. Là aussi, si elle n'était pas modifiée techniquement, elle était rafraîchie par son extérieur plus strict et plus « carré ».

ZIL-4102 :
Cette voiture à la différence de la majorité des autres voitures produites par ZIL n’a jamais été fabriquée en série. Initialement elle devait remplacer la ZIL-41041 « courte » avec un style moderne et de nouvelles technologies. Elle semblait d’ailleurs beaucoup plus démocratique que les précédentes limousines mais son équipement n’était en rien inférieur.

Sous le capot on trouvait le même moteur ZIL-4104 de 7,7 litres et de 315 ch. La principale différence technique était que la voiture n’avait plus de châssis. La carrosserie était monocoque. Pourtant, le développement de la voiture s’est rapidement arrêté après la réalisation de deux exemplaires qui avaient permis de valider des solutions techniques et différents aménagements intérieurs.

ZIL-118 « Iounost » :
Le ZIL-118 « Iounost » n’est pas à proprement parler d’une voiture particulière mais un minibus. On ne pouvait pas l’écarter de ce panorama car il est magnifique, surtout dans sa première version.

ZIL-112S :
Pour terminer avec les ZIL, il faut aussi parler de voitures de sport. L’une d’elle est la ZIS-112S : un puissant roadster avec une carrosserie en fibre de verre. On pouvait monter non pas un, mais deux moteurs en V. Le premier de 6 litres développait 240 ch et le second de 7 litres a fait  en fonction de l’époque entre 270 et 300 ch. La vitesse maxi de ce roadster était d’environ 270 km/h et il mettait moins de 5 secondes pour atteindre les 100 km/h.

GAZ-13 :
La GAZ-13 « Tchaïka » est l’une des légendes de l’industrie automobile soviétique. S’étant inspirée du style des voitures étrangères de son époque, elle avait l’air luxueuse, audacieuse et solide à la fois. Le moteur GAZ-13 était à l’avenant : le V8 5,5 litres développait 195 ch et 412 Nm. Il avait deux soupapes par cylindre et un bloc en aluminium et était couplé à une boîte automatique à 3 rapports. On a également monté le moteur GAZ-13D qui, pour la même cylindrée et le même couple, développait 215 ch.

A l'identique de ZIL, de nombreuses versions dérivées ont été fabriquées comme un phaéton GAZ-13B.

GAZ-14 :
La remplaçante de la première Tchaïka s’appelait GAZ-14 et avait un style totalement différent : plus sévère, plus simple et anguleux, elle se rapprochait stylistiquement des limousines ZIL. Phares avant jumelés, profil long et bas, nombre de chromes limités, voilà à quoi ressemblait la Tchaïka de seconde génération. Sous le capot on trouvait un moteur GAZ-14 basé sur sur le GAZ-13. De même cylindrée, il développait 220 ch et 450Nm de couple. Il était alimenté non pas par un mais par deux carburateurs.

On a bien sûr conçu sur cette base un phaéton pour les défilés, sous le nom de GAZ-14-05, ainsi qu’un « Docteur noir » GAZ-RAF-3920.

GAZ-23 :
Elle fait partie d’une caste séparée de GAZ à moteurs V8. Celle des voitures destinées aux services spéciaux et utilisées comme véhicules de poursuite. La GAZ-23 est une berline basée sur la GAZ-21 avec une carrosserie renforcée pour recevoir un moteur légèrement modernisé de Tchaïka. Le moteur ZMZ-23 de 5,5 litres développait 195 ch et permettait à la voiture d’accélérer de 0 à 100 km/h en 16 secondes et d’atteindre la vitesse maxi de 160 km/h. Il semble que le système de freinage, la transmission et les parties roulantes aient également été revues.

GAZ-24-24 :
Cette berline a remplacé la GAZ-23. Ce nouveau véhicule de poursuite disposait également d’un moteur modernisé de Tchaïka et une boîte automatique : avec son ZMZ-2424 de 5,5 litres, il pouvait atteindre, selon différentes sources, entre 160 et 180 km/h.

Un dérivé logique fut la GAZ-24-34, un modèle recevant la carrosserie de la GAZ-24-10.

GAZ-3105 :
Cette voiture peu connue devait être une nouvelle berline de luxe et pas seulement la remplaçante de la Tchaïka. Plus moderne, elle était aussi plus compacte. Il est difficile de s’imaginer le nombre d’innovations introduites sur cette voiture lorsqu’elle a été conçue : transmission intégrale avec différentiel central répartissant automatiquement le couple, freins à disques aux quatre roues, direction assistée, climatisation régulée, découpage intéressant des vitres latérales… ce ne sont que quelques points de la longue liste de solutions techniques adoptées.

Sous le capot de cette berline on devait trouver un tout nouveau moteur : un V8 de 3,4 litres pouvant fonctionner aussi bien avec un carburateur qu’avec l’injection. Dans sa version à carburateur il développait 170 ch, une très bonne valeur pour cette cylindrée, surtout si on compare avec les chiffres de la Tchaïka.

Malheureusement, la GAZ-3015 n’a pas été produite en série : l’Etat a cessé de financer le projet et l’émergence de la concurrence des modèles étrangers ont rendu le modèle trop coûteux à développer. Non rentable, la GAZ-3105 est restée comme l’exemple de ce que peut faire une usine conservatrice avec un minimum de motivation.

Lu sur :
http://www.kolesa.ru/article/sovetskaya-moshh-vse-avtomobili-s-v8-iz-sssr
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #ZiL, #GAZ, #Top