
C’est celle-là que nous avons choisie cette fois-ci. Celle qui est bruyante, qui rouille, qui tombe en morceau, au volant de laquelle on est ridicule ? Mais non, elle est loin de tout cela et permet d’emmener deux sacs de pommes de terre ! Ce n’est ni une voiture géniale ni une une voiture à fuir. Mais elle est super-populaire.
Nous n’exagérons pas. La Granta est vraiment très populaire en Russie. En tous cas plus que la Volga Siber qui a fait aussi l’objet d’un « J’aime/J’aime pas ». En août 2017, elle a retrouvé sa première place sur le marché, reprenant un léger avantage sur la Kia Rio. Alors pourquoi l’achète-ton alors qu’elle a tellement de défauts ?
J’aime pas #5 : un intérieur bas de gamme.
L’intérieur de la Granta ne fait vraiment pas riche : instrumentation simple, tissus rudimentaires et plastiques durs. Mais est-ce que cela a un sens de se plaindre de cela sur une voiture ultra low-cost ? Il y a aussi de quoi se réjouir : l’ergonomie intérieure de la Granta est très bonne. Mais c'est vrai. Les plastiques intérieurs commencent à vibrer au bout de deux ans et les joints de portes laissent pénétrer la poussière… Ce sont des défauts que le constructeur aurait pu éviter. Est-ce qu’il y remédiera à l’avenir ? Rien n’est moins sûr.
J’aime #5 : une bonne vision périphérique.
La Granta a hérité de la Kalina la bonne vision périphérique de sa carrosserie, avec un emplacement des montants de toit identique. Les rétroviseurs plus grands sifflent à vitesse élevée mais, comme nous le verrons plus loin, les conducteurs n’auront pas le temps de se laisser distraire. En revanche la vision par ces mêmes rétroviseurs latéraux est tout simplement fantastique.
Avec la version liftback, la situation est un peu moins bonne : les larges montants arrière et la forte inclinaison de la lunette arrière gène la vision par le rétroviseur intérieur et donne l’impression de regarder à travers une embrasure. Mais sur certaines voitures assez réussies, c’est encore pire et on ne voit absolument rien. En général, le conducteur d’une Granta dispose de suffisamment d’informations visuelles quel que soit le type de carrosserie. On peut remercier les ingénieurs qui ont étudié la position de conduite, l’emplacement des montants de toit, la hauteur de la ligne de caisse, et tout le reste…
J’aime pas #4 : les vitesses qui sautent.
L’une des maladies de la boîte de vitesses mécanique est qu’en cas de conduite trop dynamique, le rapport ne tient simplement pas dans la position désirée. Celles qui cèdent en premiers sous la pression des chevaux sont, en règle générale, la première et la seconde. Il semble que ce problème se rencontrait déjà sur la première génération de Kalina sur laquelle une trop grande sollicitation du levier de vitesse finissait par avoir raison des synchros de boîte. Il arrive aussi que les pignons souffrent aussi et tombent littéralement en morceaux.
Ce problème a aussi touché, surtout à ses débuts, la Datsun « japonaise ». Il semblerait que le traitement thermique de la pignonnerie de boîte a été amélioré et le problème ne se manifeste presque plus. En général, cette maladie ne se produit pas sur toutes les Granta mais, comme nous l’avons dit, dépend beaucoup du style de conduite.
J’aime #4 : des groupes motopropulseurs décents.
La gamme Granta compte trois moteurs. Le plus « jeune », le VAZ-21116/11186 à 8 soupapes (ce sont deux moteurs identiques avec un indice différent car le fabricant de l’ensemble pistons/bielles n’est pas le même) rencontre un problème ou plutôt a une caractéristique à suivre de près : si la courroie de distribution casse, les soupapes se tordent. Mais si vous anticipez cette casse en respectant la périodicité de remplacement, vous n’aurez pas de problème.
A part cela, de nombreux propriétaires de Granta louent les qualités des différents moteurs : la capacité de démarrage par temps froid, le couple, les performances et l’économie. Pour ce dernier critère, cela dépendra du type de boîte de vitesses. Avec la boîte automatique à 4 rapports la Granta, comme la Kalina, est très vorace et ce modèle est plus courant que les voitures avec la boîte robotisée.
J’aime pas #3 : la boîte de vitesses bruyante.
Si ce problème n’est pas aussi grave que le précédent, il est aussi beaucoup plus fréquent. Les ingénieurs ont essayé de lutter mais ils ont perdu le combat. Les hurlements de la boîte de vitesse manuelle, un mal que les conducteurs connaissent depuis l’époque de la « Vosmerka » subsiste jusqu’à aujourd’hui sur ses héritières. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle les premières Vesta n’avaient pas une boîte russe mais française. Mais les Kalina et Granta ont gardé la transmission mécanique russe et son bruit (surtout notable en seconde). Bien sûr, la boîte de vitesse robotisée basée sur la même boîte conserve de la voix, même si elle est légèrement plus silencieuse en raison des régimes moteurs optimisés pour les passages de rapports.
Tout le monde n’aime pas cette voix, même si on s’y est habitué depuis longtemps… C’est peu de dire que cette boîte de vitesse a bien servi depuis l’époque de la VAZ-2108 où les gens ne prêtaient pas autant d’attention aux bruits de transmission. La « Vosmerka » était vraiment révolutionnaire… mais il est temps qu’elle prenne sa retraite.
J’aime #3 : la simplicité et le faible coût d’entretien.
La Granta marque une transition dans l’histoire d’AvtoVAZ. Il y a quelques années, le service offert par le réseau de la marque a pris un nouveau tournant, les revendeurs cessant de communiquer en partant du postulat : « Elle ne vous plait pas ? Ne la prenez pas ». Les acheteurs sont pourtant restés traditionnels, nombre d’entre eux entretenant et réparant eux-mêmes leur voiture, dans leur garage. Et la Granta permet de le faire : elle est simple à entretenir, les pièces de rechanges sont disponibles et bon marché, et sur internet on trouve désormais de nombreux conseils et manuels pour résoudre le moindre problème technique. Et si, malgré out, vous choisissez de faire entretenir votre voiture dans le réseau, la Granta vous coûtera beaucoup moins cher que la majorité absolue des voitures modernes.
J’aime #2 : le grand coffre.
Avec une capacité de coffre de 520 litres, la berline Lada Granta dépasse la Renault Logan (510 litres) et est inférieure à sa sœur jumelle, la Datsun on-do (530 litres) et la Ravon R4, anciennement connue comme Chevrolet Cobalt (545 litres). La version liftback dispose d’un coffre légèrement plus modeste, 440 litres. Mais en toute objectivité, c’est un très bon chiffre car en utilisant toutes les possibilités de transformation de l’habitacle, on peut atteindre 760 litres. A la vue de ce chiffre, il est facile de voir à qui s’adresse la Granta... Mais, il ne faut pas oublier qu’outre les familles à revenus modestes, ce modèle est également destiné aux jeunes et c’est d’ailleurs pour eux qu’a été créé la version Granta Sport… L’association d’un énorme coffre à une sportive est un paradoxe que l’on pourrait traiter dans un autre article.
J’aime pas #2 : une mauvaise stabilité.
Souvent on entend quelque chose comme « Oui, à 170 km/h, elle commence à tirer de gauche à droite ! ». Bien entendu cela peut prêter à sourire puisu'il semble qu’il n’y ait aucune raison de conduire une telle voiture à ces vitesses. Mais si le constructeur a mis une telle vitesse dans les capacités de la voiture, son comportement devrait rester prévisible, surtout compte tenu du fait qu’il s’agit d’une voiture russe fabriquée pour le consommateur russe ! Il faut savoir qu’un conducteur russe va pousser sa voiture à la vitesse maximum au moins une fois dans sa vie. Même si le reste du temps il ne roulera pas à plus de 60, un jour il se chamaillera avec sa femme et ira se défouler au volant de sa voiture ! C’est là que la direction de la Granta afflige avec son point milieu flou et son inconsistance dans les virages. Par contre, il suffit de charger le coffre pour rendre la Granta plus stable !
J’aime pas #1 : la carrosserie qui rouille.
La Granta est fabriquée depuis 2011 et il faut admettre qu’en six ans, les ingénieurs de la marque on réussi à éradiquer une grande partie de ses maladies de jeunesse, par exemple les roulements d’alternateur défaillants pris sous garantie. Mais une partie des problèmes persistent et même sur les voitures relativement récentes, produites en 2014-2015, des traces de rouille sont apparues sur la carrosserie au bout d’un an.
J’aime #1 : la garde au sol élevée.
C’est l’un des points qui permet, sans ambiguïté, de comprendre pourquoi la Granta est faite en Russie spécialement pour la Russie. La garde au sol de 165 mm est appréciée par de nombreux propriétaires. Pourquoi pas par tous ? Parce que la version à boîte automatique a un carter plus saillant, qui les obligent à être plus prudents à la campagne. Mais les autres peuvent voler de bosses en bosses !
La Granta a donc remplacé de manière adéquate la « Lada Classique » et a amené la plateforme de la Kalina a un autre niveau. Elle a gagné le cœur de centaines de milliers de Russes. Elle est également exportée dans les pays où les Lada sont traditionnellement appréciées pour leur faible prix et leur fiabilité. Cette voiture s’est avérée être une étape très importante dans l’histoire de la marque Lada même si elle n’a pas connu de restylage dans l’esprit de la nouvelle identité de marque et n’a pas encore éliminé tous ses défauts… Un jour elle sera remplacée par une nouvelle Lada, qui il faut le croire, sera encore un peu mieux malgré son étiquette de voiture low-cost.
Lu sur : http://www.kolesa.ru/article/pyat-veshhej-za-kotorye-lyubyat-i-nenavidyat-lada-granta
Adaptation VG