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Des collectionneurs anticonformistes dévoués à la Yugo.

Quand il roule dans la région de Columbus, il fait tourner les têtes, tomber les mâchoires et provoque presque des accidents. « Il y a quelques mois j’ai failli percuter un type parce qu’il conduisait en se penchant par la fenêtre pour prendre des photos de ma voiture » raconte Art Hughes, 73 ans, de South Side. « Les réactions sont parfois étonnantes ». Darell Saunders, 74 ans, de Grove City attire l’attention de manière similaire avec sa voiture. « Partout où je vais, les gens viennent vers moi et me demandent : 'Où avez-vous cette chose ? ».

Hughes et Saunders ne sont pourtant pas les fiers propriétaires de Porsche ou de Corvette gonflées. La voiture qui accrochent tant les regards des autres ? La Yugo !

Chacun d’entre eux possède en fait trois de ces « petits traîneaux slaves » qui ont déferlé sur les Etats-Unis en 1985, ont rapidement été tournés en dérision pour leur manque de fiabilité, dont les ventes ont pris fin aux Etats-Unis en 1992 et sont devenus la cible de plus d’un plaisanterie (« Comment faire passer la Yugo de 0 à 100 km/h en 15 secondes ? En la poussant en haut d’une falaise » ).

« Tout le monde avait été informé qu’elle était la pire chose au monde » indique Hughes. « Mais ce n’est pas vrai, pour moi elle n'est pas si pire que cela ».

Saunders a fait toute sa carrière dans le secteur bancaire et dans les prêts auto. Quand la Yugo est apparue sur le marché il pensait que « cette voiture était faite pour un étudiant allant dans l’Ohio pour faire ses études et qui pourrait la jeter après l’avoir conduite quatre ans ».

Il y a cinq ans il a eu envie de commencer une collection de voitures. « Tout le monde a une Chevy ’67, une vieille Camaro ou une Mustang. Vous devez dépenser $75,000 ou $100,000 pour les acheter ou les restaurer. Je ne voulais pas mettre autant d’argent dans une voiture ».

C’est alors qu’il a eu cette idée : « Pourquoi ne pas chercher des Yugo. Personne n’en a et tout le monde parlera de moi en ville ». Saunders a acheté sa première Yugo en 2009 : un modèle 1987 bleu avec transmission automatique, une rareté chez les Yugo. Il y a trois ans il a repéré une autre perle rare sur internet : un cabriolet jaune de 1990, soit-disant l’un des 70 vendu en Amérique. Il l’a acheté pour sa femme, Harriet. «C'est la petite voiture la plus mignonne que j'ai jamais vue", déclare Mme Saunders. L’an passé, Saunders, a effectué son troisième achat : un modèle 1991 « Sport » bronze, entièrement d'origine avec ses bandes sur les côtés.

Il a dépensé environ $25,000 pour acheter et restaurer ses trois voitures avec lesquelles il participe à des meetings automobiles. Il a même déjà obtenus plusieurs dizaines de trophées. « Je suis probablement le gars le plus célèbre de toutes les manifestations dans lesquelles je me rends. Tout le monde a soit une blague à raconter soit me dit qu’il en a possédé une quand il allait au lycée ».

Hughes est un mec qui s’y connait en voiture puisqu’il travaillait comme mécanicien et a restauré et reconstruit des milliers de voitures. Il travaille encore à temps partiel pour Midwest Bayless Italian Auto, un garage dans la région de South Linden spécialisé dans les Fiat et les Lancia. « La Yugo a mauvaise réputation » dit-il, lui qui considère la conception rudimentaire de la Yugo comme un potentiel inexploité.

« La voiture est fondamentalement un vrai mécano. Elle est si basique que pour moi c’est une véritable feuille blanche avec laquelle je peux et je veux faire tout ce que je veux ». C’est pourquoi, Hughes a modifié son modèle bleu foncé de 1987 (il en possède deux autres mais prévoit de les vendre bientôt). Il a rajouté un aileron arrière et un échappement à double sortie, qu'il a créé de toutes pièces, et gonflé un peu le moteur 1,1 litre. Il a également installé aussi un silencieux de Camaro. Avec ses modifications, la Yugo émet un son rauque.

Matt Brannon, le propriétaire du garage, indique :"Il a fait des améliorations de bon goût. Ce n’est pas comme avec les Jaguar où vous devez garder absolument tout d’origine. Une partie du plaisir de posséder une Fiat ou une Yugo est que vous pouvez bricoler avec elle sans vous sentir coupable quand vous commencer à la découper car ce n’est pas une Porsche ».

Brannon qui, il y a encore peu, possédait une Yugo note des réactions différentes en fonction des générations : « Ceux qui ont plus de 30 ans vous disent : 'Pourquoi diable conduisez-vous une Yugo ?'. Les enfants trouvent ça génial ».

C’est vraiment une contre-culture. Jeff Brashares de Marysville qui a organisé pendant les 30 dernières années le Classic Auto Show & Cruise-In de Dublin, possède plus de 50 voitures de collection. Il n’avait jamais entendu parler de quelqu’un ayant une collection de Yugo. « Je suis en état de choc. Je dirais que les Chevys sont les voitures les plus populaires à collectionner, principalement celles de 1955 à 1957. Les plus jeunes collectionnent les Muscle Cars. Mais bon, tout est possible. L’essentiel est d’aimer ce que vous collectionnez ! ».

Hughes et Saunders dirigent un forum internet pour les propriétaires de Yugo. Il revendique 1317 membres mais ne compte que 50 à 75 participants réguliers. Faire partie d’un club très fermé convient très bien à Saunders : « J’aime les choses que personne d’autre n’aime ».

Lu sur : http://www.dispatch.com/content/stories/life_and_entertainment/2014/04/21/they-go-for-yugo.html
Adaptation VG

Tag(s) : #Yugo, #USA, #Témoignage, #Rigolo