Pour la majorité des citoyens de l’URSS posséder une voiture restait un rêve. Même s’ils économisaient la somme nécessaire, il ne leur était pas simple d’en obtenir une et il valait mieux oublier les marques étrangères. Légalement, seuls les artistes, les cosmonautes et les fonctionnaires du Parti pouvaient devenir propriétaire d’un modèle « venant de là-bas ». Ce n’est que dans les années 80, que les voitures étrangères sont devenues accessibles à tous.
Tatra 613 : Parmi toutes les voitures particulières produites en Europe de l’Est, les conducteurs soviétiques étaient les plus friands des Tatra tchécoslovaques. C’était toutefois des voitures de luxe réservées à une certaine élite. Dans les années 1970 et 1980, la Tatra 613 a été livrée en petite quantité en URSS. Elle recevait un puissant moteur V8 de 3,5 litres installé à l’arrière. Grâce à celui-ci, la voiture pouvait atteindre 190 km/h. Elle n’était pas en vente libre mais on pouvait la trouver d’occasion. Mais tout le monde ne pouvait pas se permettre la transaction car en Union Soviétique, elle s’échangeait contre le prix de deux Volga.
Skoda 1201/1202 : En URSS on connaissait bien les camions et les autobus Skoda. On voyait moins souvent les voitures de tourisme de la marque. Le seul modèle qui a été livré en masse dans le pays est le break Skoda 1201/1202. Environ 15,000 exemplaires ont été importés en URSS où ils servaient d’ambulances ou de simples fourgonnettes. La voiture disposait d’un moteur de 47 chevaux et pouvait transporter jusqu’à 650 kg de marchandises. Lorsqu’elles étaient réformées, ces Skoda se retrouvaient souvent dans les mains de particuliers et de mécaniciens. L’équipement médical était donc enlevé, la transformant en voiture spacieuse d’une taille légèrement inférieure à une Volga.
Zastava 750 : Pendant un siècle et demi, la société serbe Zastava a fabriqué des armes. Quand, dans la Yougoslavie socialiste, on a décidé de fabriquer des voitures, le choix s’est porté sur cette société. En 1955 le premier modèle, une copie de Fiat 600, est sorti de l’usine. La voiture avait son propre nom, Zastava 750, mais elle n’était guère différente de l’Italienne de base. Elle avait le même moteur modeste de 25 ch avec lequel elle pouvait atteindre 100 km/h. Ce modèle minuscule a été produit jusqu’en 1985 et vendu à près d’un million d’exemplaires, devenant la voiture nationale en Yougoslavie. En URSS, la Zastava était ramenée par des voyageurs d’affaires qui pouvaient se le permettre.
Trabant : En Allemagne, cette voiture est devenue le symbole d’une époque et est reconnaissable au premier regard. La Trabant a été fabriquée de 1957 à 1991. Son moteur 2 temps refroidi par air faisait 26 ch était installé sur un châssis en acier, recouvert de panneau de carrosserie en plastique. A cause de ses caractéristiques « élevées » et ses dimensions modestes, les Allemands désignaient la Trabant comme une moto à quatre places avec un casque commun. En tout, ce sont environ 3 millions de Trabant qui ont été fabriquées et nombres d’entre-elles ont été vendues dans les républiques du bloc de l’Est et dans les pays capitalistes.
Wartburg 353/1.3 : La Wartburg 353 est une autre voiture de la RDA ayant connu une longue carrière. Ce modèle a été produit de 1966 jusqu’à la chute du Mur de Berlin. Il était équipée d’un moteur 3 cylindres deux temps de 1 litre de cylindrée de 57 ch. Pendant ses nombreuses années de production, il a été constamment améliorée et en 1988, une nouvelle version est apparue avec un moteur 1,3 litre 4 temps. A la fin des années 1980, de nombreuses Warburg sont arrivées en URSS, lorsque des officiers soviétiques sont rentrés au pays.
Nysa : A la fin des années 50, une usine de construction automobile a ouvert dans la ville polonaise de Nysa. Elle fabriquait des fourgonnettes basées sur la Pobeda soviétique. En 1968 a été lancé son modèle le plus populaire, la Nysa 521. Ce véhicule a l’apparence joviale est extrêmement reconnaissable mais sa carrosserie est solide et sa mécanique fiable. Les Nysa ont été fabriqués jusqu’en 1994 et ont été vendus massivement dans les pays socialistes du monde entier. Il en a encore beaucoup en circulation.
FSC Zuk : Il s’agit également d’une fourgonnette venant de la Pologne socialiste. Le Zuk a été fabriqué en série à Lublin par FSC à partir de 1959. La première génération de Zuk a reçu une mécanique de Pobeda puis plus tard on y a installé le moteur polonais S21 de 70 ch. Sur les premiers exemplaires, la tôle ondulée sur les flancs de la carrosserie était d’une autre couleur que le reste de la carrosserie. L’un de ses concepteurs a dit qu’il ressemblait au Doryphore d’où son nom de Zuk. On disait aussi qu’il était un véhicule triste à cause de la forme de l’avant de sa carrosserie. Il a été produit sans connaître de grands changements jusqu’en 1988 et de nombreux exemplaires ont été importés en URSS.
Les réimportations de Lada : en URSS, les Jigoulis étaient des voitures plutôt prestigieuses. Les voitures de Togliatti étaient beaucoup mieux cotées que les Zaporojets ou les Moskvitch. Mais ce sont les modèles « exports » qui suscitaient le plus d’intérêt chez les conducteurs soviétiques. Il s’agissait des voitures destinées à être vendues à l’étranger. La plupart d’entre elles avaient des pièces spécifiques, des phares additionnels, des équipements supplémentaires, une meilleure insonorisation et une suspension améliorée. Les Lada « réimportées » provenaient le plus souvent des pays du bloc de l’Est mais en URSS on a même pu revoir des modèles à conduite à droite en provenance du Royaume-Uni !
Lu sur : http://www.fresher.ru/2018/02/16/kakie-inomarki-byli-dostupny-sovetskim-voditelyam/
Adaptation VG