Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Kolesa.ru s'est penché sur le UAZ Patriot, un véhicule que l’on ne peut pas ignorer dans le paysage automobile russe et pour lequel le proverbe « de l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas » se révèle très utile. A moins que cela ne soit l’inverse : « de la haine à l’amour » !

En rédigeant ce « J’aime/J’aime pas », la rédaction a eu quelques doutes : à quel année-modèle doit-on se référer ? Le UAZ Patriot est en effet une voiture qui évolue considérablement d’une année sur l’autre (et hélas devient de plus en plus chère). Mais en y regardant de plus près, le Patriot reste un Patriot.

J’aime pas #5 : les bruits et la mauvaise insonorisation.
Il n’a jamais été possible de dire que le Patriot est un véhicule silencieux. Au départ, l’assemblage de l’habitacle était bien pire qu’aujourd’hui et, avec le temps, tout ce qui pouvait vibrer commençait à vibrer, des aérateurs de ventilation sur le tableau de bord jusqu’au dernier boulon dans le coffre. Ensuite cela s’est un peu amélioré mais les bruits sont restés : les propriétaires de voitures construites au début des années 2010 ont continué à se plaindre de la transmission bruyante et de la mauvaise insonorisation du compartiment moteur.

Mais c’est toutefois loin d’être le plus grand problème du Patriot et, sur les derniers modèles, les bruits de transmission se sont améliorés : depuis 2015 la boîte de transfert est devenue beaucoup plus silencieuse. Sur cette nouvelle boîte, le joint de cardan (qui soit dit en passant ne peut pas être vendu séparément) ne peut être changé que par l’intérieur et nécessite un démontage complet… Mais ça c’est une autre histoire…

J’aime #5 : la richesse de l’équipement.
De nombreux propriétaires aiment les innovations introduites dans les années 2010, quand l’entreprise a fait le choix d’équiper au maximum ses voitures, même si cela leur coûte plus d’argent. La majorité aime ainsi les nouveaux sièges chauffants, les rétroviseurs dégivrants, le volant avec les commandes déportées de l’autoradio, le tableau de bord avec la console multimédia et son écran tactile, la gestion électronique de la boîte de transfert…

Les « anciens » qui ne changerait pour rien au monde leur Patriot, accueillent toutes ces nouveautés avec scepticisme. Un scepticisme souvent justifié : l'écran tactile est capricieux, le bouton rotatif permettant d’enclencher la transmission intégrale ne fonctionne pas toujours et le fait qu’il ne soit plus nécessaire de sertir les croisillons de cardans - alors que c’est un UAZ - a de quoi inquiéter. Mais les mêmes propriétaires ont aussi eu des raisons d’être heureux comme quand, par exemple en 2016, est apparu en option le blocage de pont arrière en pressant un simple bouton situé dans l’habitacle. Dans l’ensemble les utilisateurs expérimentés considèrent que les nombreuses améliorations apportées sont des « improvisations » visant à couvrir de vrais problèmes et ce d’autant plus que le prix de la voiture dépasse souvent le seuil psychologique de 1 million de roubles. Voilà pourquoi l’équipement n’est qu’à la cinquième place des « J’aime ».

J’aime pas #4 : la mauvaise tenue de route et la faiblesse des freins.
Comme vous le voyez, ces points ne sont pas au sommet de notre hit-parade. C’est parce qu’on trouve des gens qui vous diront sérieusement que la tenue de route du Patriot n'est « pas mauvaise » voire qu'elle est « bonne ». Ces mêmes personnes vous diront que cette voiture se comporte pas mal en ligne droite ce qui témoigne d’une bonne stabilité.

Mais, pour être objectif, on ne peut pas être d’accord avec cela : un tout-terrain à châssis séparé, avec une suspension rigide à l’avant comme à l’arrière et un centre de gravité élevé ne peut pas avoir la même tenue de route qu’une voiture classique et bien se comporter sur chaussée régulière et à vitesse élevée. C'est totalement différent. Son élément, ce n’est pas la route et les longs trajets. Sur la route la suspension rebondit comme elle le fait chez les autres membres de la famille. C’est héréditaire, c'est perçu comme tel par la majorité des propriétaires et cela ne les inquiète pas.

J’aime #4 : un habitacle spacieux.
Le Patriot est souvent utilisé comme voiture familiale. Vos enfants seront enchantés par l’espace des places arrière et votre chien-loup appréciera le volume dans le coffre. Ou l'ami que vous aiderez à déménager tous les meubles à l’autre bout de la ville ! Le conducteur et le passager avant ont aussi beaucoup de place.

Pourtant ce point apprécié a un goût amer : depuis 2015, les sièges arrière ne basculent plus vers l’avant et le Patriot a cessé d’être la « maison sur roues » des chasseurs, des pêcheurs et des amateurs de tourisme. Auparavant lorsque l’on repliait la banquette on pouvait, après une petite modification, aménager une énorme chambre à coucher, maintenant cela n’est plus possible… « Nous n’avons pas besoin d’électronique. Rendez-nous notre « clic-clac » même en option payante ! » crient les acheteurs. Il faut reconnaître que cela serait bien car le Patirot est vraiment une voiture spacieuse et on aimerait bien pouvoir exploiter cet espace au maximum.

J’aime pas #3 : un moteur poussif et glouton.
Actuellement, un seul moteur est disponible sur le Patriot, le ZMZ-409 essence (auparavant on pouvait aussi l’acheter en diesel), et même s’il a été amélioré et que depuis 2016 il ne développe plus 128 mais 135 ch, il manque toujours terriblement de puissance.

On pourrait s’en contenter en considérant que ce vrai tout-terrain offre un couple de 217 Nm, mais en pratique la faible puissance et le poids important implique de faire tourner le moteur à des régimes élevés ce qui influe sur la consommation de carburant. Le moteur « 409 » que l’on trouve sous le capot du Patriot peut consommer jusqu’à 20 à 23 litres aux 100 km, voire même plus de 30 litres en tout-terrain ! Dans sa fiche d’homologation, on parle pourtant d’un modeste 14 litres aux 100 km en cycle urbain…

J’aime #3 : une grande liberté pour la personnalisation.
Il faut appeler un chat un chat : le Patriot est loin d’être un véhicule parfait. Mais c’est justement en raison de ses imperfections que s’est développé un marché énorme pour les accessoires. Si vous achetez un Patriot, vous pouvez ensuite l’améliorer et le personnaliser dans pratiquement tous les domaines et vous aurez un énorme choix : moteur, suspension, intérieur, kit-carrosserie, schnorkel, treuil, pare-chocs… Il suffit de se rappeler que ces accessoires doivent être homologués. Si vous voulez une bête de tout-terrain ou de trottoir, pas de problème. La seule limite sera uniquement la fantaisie du propriétaire et la profondeur de son portefeuille.

Pourtant, certains investissent autant d’argent que le prix de leur Patriot dans les accessoires et le remettent en vente un an plus tard car…

J’aime pas #2 : la qualité des pièces, de l’assemblage et de la peinture.
Voilà le véritable talon d’Achille du SUV russe. Les joints de portes ne retiennent pas la poussière, le filtre d’habitacle est trop petit et se bouche immédiatement, les portières ne veulent pas se fermer, l’embrayage broute, les croisillons de cardan cassent, le différentiel se bloque, les lampes grillent, les phares et les clignotants prennent l’eau, l’électronique « bugge »… Certains défauts se rencontrent systématiquement, d’autres sont plus erratiques et semblent plutôt liés au jour où le véhicule a été fabriqué !

De nombreux problèmes ont déjà été résolus ces dernières années mais on a l’impression que la qualité de fabrication et que le contrôle des fournisseurs n’est toujours pas au top et c’est pourquoi les problèmes (les vieux comme des nouveaux) surgissent à nouveau. Il faut ajouter à cela une faible qualité de peinture (même sur les tous derniers modèles on peut rapidement voir apparaître des points de rouille) et des plastiques (il n’est pas rare d’arracher la peinture des élargisseurs d’ailes et des pare-chocs en passant la voiture au lavage haute-pression).

J’aime #2 : la facilité de réparation.
Le Patriot est une vraie voiture russe, encore assemblée selon les codes en vigueur en URSS. C’est pourquoi il est possible de le réparer dans un hangar si on a les pièces et les mains pour le faire. Comme un bon véhicule militaire il est simple à entretenir et les pièces de rechange ne valent pas grand-chose comparativement à celles des marques étrangères. Si vous avez tiré un bon numéro, vous n’aurez pas besoin d’aller trop souvent sous votre hangar. D’un autre côté, la chance est un concept assez vague chez les propriétaires de Patriot et ce d’autant plus qu’il y a des propriétaires (et nous l’avons lu sur des forums !) qui considèrent que les « fusibles, les ampoules ou la courroie de distribution sont des consommables ».

J’aime pas #1 : un réseau de distribution peu moderne et une après-vente mauvaise.
Le passé militaire de UAZ joue un mauvais tour au Patriot : des décennies de relations avec le Ministère de la Défense ont fait que UAZ n’a développé son réseau de distribution que très récemment. Si dans la région de la Volga et autour de Moscou tout va bien, on ne peut pas dire autant quand on s’éloigne vers l’Est. De ce côté-là c’est un peu n’importe quoi. Les voitures sont vendues pleines de boue, avec des jantes abimées et des rayures sur la carrosserie. Le service client est absent et les voitures livrées avec ce principe typiquement soviétique : « Si elle ne vous plaît pas, ne la prenez pas ».

Il y a aussi les problèmes d’après-vente. Par exemple suite à un réglage, vous pouvez récupérer une voiture qui ne roule plus droit et les obligations en matière de garantie ne sont parfois pas respectées. Certes sur ces points UAZ travaille et doit encore travailler. Surtout s’ils veulent vendre quelque chose en plus des Bukhanka, des Hunter et des Patriot. Ne reste plus qu’à attendre les résultats de ces efforts !

J’aime #1 : ses capacités de franchissement.
C’est ce pourquoi on lui pardonne tout le reste. Cette qualité est d’ailleurs due à ses racines militaires puisqu’il n’est rien d’autre qu’une profonde modernisation du UAZ-469 (le Hunter actuel) développé uniquement pour être utilisé par l’armée. C’est pourquoi le Patriot passera encore là où les autres n’envisagent même pas de passer. Même en l’absence du blocage de différentiel optionnel. « C’est un vrai tank » vous diront ses défenseurs et c’est pourquoi il a eu récemment droit à une série limitée « World of Tanks » !

Donc le Patriot on l’aime mais avec de réserves. « Bien-sûr il est chouette, mais bon… ». Si votre copine parle de vous de cette manière c’est que l’on peut vous donner un nouveau surnom : « UAZ Patriot » !

Oui maintenant il a des airbags mais il n’a réussi son crash-test qu’à la seconde tentative en modifiant la taille des roues. Oui, il n’a plus désormais qu’un seul réservoir (et un seul bouchon de remplissage) mais il est désormais un peu trop bas pour les évolutions en tout-terrain. Avant cela n’était pas un problème avec les deux réservoirs « peu pratiques ». Oui il a désormais un rapport de pont de 4,6 ce qui lui donne un peu plus de dynamisme mais réduit encore plus la vitesse maximale, augmente le régime moteur et par conséquent la consommation de carburant. Oui il passe partout surtout en bloquant les différentiels mais comme avant il faudra descendre pour coupler les roues avant. Et puis, pour être tranquille, il ne faudra pas oublier de resserrer tous les boulons du châssis et du moteur, coller un film de protection, prévoir une protection anticorrosion, changer tous les fluides (y compris le liquide de refroidissement), la courroie de distribution, l’embrayage, le radiateur, la batterie… et rêver d'un moteur plus puissant et de la boîte auto !

Peut-être que d’ici peu le Patriot aura le droit à un nouveau moteur et une nouvelle transmission... Mais cela serait si bien d’investir dans le modèle qui le remplacera !

Lu sur : http://www.kolesa.ru/article/pyat-veshhej-za-kotorye-lyubyat-i-nenavidyat-uaz-patriot
Adaptation VG

Tag(s) : #UAZ, #Patriot, #Top, #J'aime, #Cycle