Le break Lada Vesta SW et sa version surélevée Vesta SW Cross comptent parmi les principales nouveautés de l’année chez Lada. Juste avant leur présentation officielle, Za Roulem a pu s’entretenir avec le responsable du design de la marque, Steve Mattin.
ZR : Steve, alors que la Vesta n’était pas encore produite en série, on nous avait montré à Togliatti trois modèles de pré-série : une berline 4 portes, une berline 5 portes à hayon et un break. Peu de temps après, il a été décidé d’abandonner la berline hatchback en faveur du break. Ce n’était pas une erreur ?
SM : Je pense que nous avons fait le bon choix en réunissant dans une seule voiture les avantages de la berline à hayon et du break. Ce n’est pas par hasard si la lunette arrière de notre Vesta SW est si inclinée et si elle dispose d’une ligne de toit si dynamique : c’est comme si nous avions étiré en longueur la berline hatchback. C’est pourquoi ce modèle n’a pas un hayon presque à la verticale comme les traditionnels break de la marque !
ZR : N’est-il pas difficile d’unir dans une même charrette un cheval et une biche frémissante ? (*)
SM : Oui. Il n’est pas facile de faire une voiture avec du caractère, pratique et en même temps élégante. Il était difficile de trouver le bon équilibre entre l’avant et la partie arrière pour ne pas donner l’impression d’avoir créé une voiture dessinée par des personnes différentes, où l’on aurait rassemblé des morceaux différents, mais plutôt obtenir un tout qui semblerait avoir été dessiné par une seule et même main. Par conséquent une grande attention a été accordée à la l’équilibre des lignes, les petits détails et les éléments décoratifs.
ZR : A qui appartient donc cette main ?
SM : Il est impossible d’identifier l'un ou l'autre auteur du projet. Au début du process de création il y a toujours beaucoup d’idées mais après différents filtres il ne reste que les meilleures. Nous voulions faire une voiture dynamique, provocante avec un caractère jeune et c’est en mêlant toutes les idées que nous avons obtenu le meilleur résultat.
ZR : Que jugez-vous le plus remarquable dans le dessin de ce break ?
SM : L’une des idées fondamentales était ce toit en pente. Nous l’avons d’ailleurs séparé visuellement de la carrosserie. Le montant arrière a été dessiné en forme d’aileron de requin dans le sens inverse de la marche. Visuellement cela rabaisse encore plus le toit et rend la silhouette encore plus dynamique. On retrouve aussi le X-design propre à la marque. On retrouve le X sur la calandre, sur l’embouti du profil de caisse et désormais aussi dans la ligne du toit, depuis les rétroviseurs extérieurs jusqu’à cet aileron de requin. C’est l’élément graphique le plus intéressant.
ZR : Mais ce toit en pente ne mange pas un volume intérieur précieux ?
SM : Nous voulions faire une voiture belle et spacieuse, mais pas une camionnette capable de transporter tout ce qui existe sur la terre ! Si vous transporter un maximum de chose, il vous faut une autre voiture, comme la Largus.
ZR : Avec qui a-t-il été le plus difficile de discuter ? Avec le marketing ou avec l’ingénierie ?
SM : Les designers ne travaillent pas en vase clos. Nous devons tenir compte des exigences des spécialistes en aérodynamique, de l’ingénierie, des gens du marketing, du service de planification… Nous ne sommes pas là pour entrer en conflit mais pour coopérer. Bien sûr, notre objectif principal est d’obtenir un beau design. Et parfois il est difficile d’atteindre à cent pour cent le résultat souhaité parce que nous devons tenir compte d’exigences en termes de technologie, de coût de production, d’habitabilité, d’aérodynamisme, etc… Nous sommes toujours à la recherche du meilleur compromis.
ZR : Et vous l’avez trouvé ?
SM : Nous avons fait deux voitures dont nous sommes fiers. Nous avons réussi à « étendre » la ligne de la berline Vesta, à relier différentes solutions stylistiques dans un seul ensemble, à harmoniser et parvenir à un équilibre de toutes les lignes. Et il est particulièrement agréable de voir que la SW Cross est en apparence très proche du prototype Vesta Cross Concept que nous avons présenté en 2015. Ce n’est pas un secret mais parfois il n’est pas toujours possible de préserver l’idée originale dans la voiture de série. Il y a deux ans, beaucoup de gens ont dit : oui, nous voulons exactement cette voiture ! Il n’a finalement pas fallu attendre longtemps. Bientôt, les deux breaks entreront en production. Et les ventes commenceront cette année.
Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/907173-novye-vestochki/
Adaptation VG
(*) référence à la nouvelle du même nom d’Anton Tchekhov.