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Dans l’ancienne « DDR », la Wartburg était l’un des rares symboles de statut. Les clients attendaient jusqu’à douze ans cette voiture produite à Eisenach. Elle a pourtant quitté la scène dans l’indifférence.

Dans l’économie socialiste planifiée de l’ex-bloc soviétique, le progrès n’était possible que sur un ordre venu des autorités supérieures. Cet ordre pouvait ne jamais venir comme ce fut le cas pour l’industrie automobile. Depuis le milieu des années 60, le secteur n’a jamais aucun développement significatif. Et cela se vérifie aussi bien pour la petite Trabant que pour la Wartburg de classe moyenne. Jusque dans les années 1980, toutes les voitures produites en RDA disposaient d’un antédiluvien moteurs deux temps !

Présentée en 1966, la Wartburg 353 reprenait ses principales caractéristiques (moteur 2 temps, traction avant, châssis séparé) de la DKW F9 dont le lancement avait été empêché en 1940 par le début de la Seconde Guerre Mondiale. La Industrieverband Fahrzeugbau (IFA) avait doté la Wartburg 353 d’une carrosserie dont le dessin était à l’époque très moderne mais qui n’évoluera plus jusqu’à la disparition de la marque… La Wartburg 353 reprenait aussi de la Wartburg 312, qui l’avait précédé brièvement sur la chaîne, la suspension indépendante à ressorts hélicoïdaux. Une révolution puisque la RDA comptait encore sur ses routes beaucoup de DKW avec ressorts à lames et graisseurs.

Même en Espagne, au Portugal, au Danemark, en Belgique, en Grèce et au Royaume-Uni, la Wartburg a fait temporairement partie du paysage urbain. Et si en 1974, la Grande Bretagne a interdit les immatriculations de deux-temps neuves, il aura encore fallu attendre longtemps pour que le Comité Central et le Politbüro approuvent la mise en production d’un modèle à moteur quatre temps. Le quatre cylindres 4 temps de 1,6 litre et 82 ch développé en interne n’a jamais été utilisé. Les dirigeants de la RDA ont également refusé les projets de moteurs rotatifs.

A partir de 1975, la Wartburg 353 a reçu des freins à disque à l’avant. En 1982, elle a eu le droit à un carburateur et des phares H4 et deux ans plus tard est apparu la lunette arrière chauffante. En 1985, le radiateur a été repositionné devant le moteur, rompant avec la vieille tradition de la DKW. En parallèle, le gouvernement de la RDA a commencé à envisager l’avenir en autorisant l’achat sous licence du moteur quatre temps EA111 de la Volkswagen Polo. C’est avec ce moteur que la « DDR » allait dorénavant propulser ses Wartburg, Trabant et Barkas B1000.

Le moteur trois cylindres à deux temps de la Wartburg était installé en position longitudinale sous le capot. Dans ce sens, le quatre cylindres n’entrait pas dans le compartiment moteur. Les ingénieurs devaient donc monter le moteur VW en travers et il leur a fallu revoir toute la partie avant ainsi que la transmission. Cela entraîna des coûts supplémentaires et des retards dans le développement. Ce n’est qu’en 1988 que la Wartburg à moteur 1.3 de VW Polo fut prête à entrer en production. La licence pour ce moteur, l’appareil de production et le travail d’adaptation des véhicules mentionnés plus haut auront coûté près de 9 milliards de Marks est-allemands ! Les observateurs pensent que le développement complet en interne d’un nouveau moteur leur aurait coûté la moitié de cette somme.

Deux ans après le début de la production de la Warburg à quatre temps, l’histoire de la « DDR » s’est arrêtée. Très rapidement, les Trabant et Wartburg ont perdu leurs clients les plus fidèles qui préféraient désormais conduire des voitures produites à l’Ouest. Les jours de l’usine d’Eisenach dont les origines remontaient à 1896 étaient comptés et personne ne voyait le constructeur prendre pied dans l’économie de marché. Le 10 avril 1991, la dernière Wartburg 1.3 est tombée de chaîne.

Lu sur : https://1300ccm.de/es-passierte-am/10-april-1991-der-letzte-wartburg-laeuft-vom-band.html
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #Wartburg, #353, #Dernière