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Ce n’est pas un secret mais de nombreux véhicules soviétiques ont été créés en copiant les meilleurs modèles occidentaux. Les usines et les bureaux d’étude achetaient de manière centralisée les derniers modèles des marques étrangères pour les étudier et retenir ce qu’ils avaient de mieux. On copiait presque tout : les solutions techniques, le design extérieur ou l’agencement de l’habitacle. Ce travail était fait en coulisses et, bien entendu, on ne prévoyait aucun contrat ou relations financières avec le détenteurs des droits d’auteur.

Pourtant, dans l’histoire de l’industrie automobile soviétique, il a des cas où les constructeurs domestiques ont tout à fait officiellement coopéré avec de grandes entreprises des pays capitalistes. Et l’exemple de la coopération entre AvtoVAZ et Fiat est loin d’être isolé comme le montrent ces cinq tentatives d’entreprises étrangères pour améliorer l’apparence de modèles  soviétiques très populaires.

Moskvich-407 par Ghia : la Carrozzeria Ghia est l’un des plus anciens carrossiers italiens. Fondée en 1915, cette société est connue pour ses magnifiques travaux basés sur des voitures européennes et américaines et aussi pour un certain nombre de concept-cars spectaculaires. Au début des années 60, Ghia a reçu une commande de la société belgo-soviétique Sobimpex N.V. (rebaptisée en 1965 Scaldia Volga S.A.), l’un des plus gros importateurs de voitures soviétiques en Europe Occidentale. Il était question d’un restylage de la Moskvitch-407 qui a cette époque était déjà considérée comme dépassée par rapport à ses concurrentes.

Dans un délai très court, les Italiens ont préparé une légère modernisation de l’extérieur de la berline de MZMA. Ils ont modifié la face avant avec une nouvelle calandre, un nouvelle baguette décorative sur le capot et les moulures latérales assorties. Les Italiens ont également monté un autre type de jantes. Pourtant, la partie soviétique a refusé ce projet préférant la proposition faites par ses ingénieurs et dès décembre 1962, la production du nouveau modèle Moskvitch-403 était lancée avec une version export rappelant un peu la proposition de Ghia.

GAZ-21 Volga par Ghia : outre la petite Moskvitch, la société Sobimpex N.V. a aussi demandé aux Italiens de moderniser la GAZ-21 Volga de seconde génération. En Belgique, on montait sur cette voiture les moteurs diesel Perkins et Rover et c’est pourquoi un extérieur amélioré pourrait souligner harmonieusement la mécanique étrangère de ce modèle.

Les spécialistes de Ghia ont installé sur le « tank » soviétique une nouvelle calandre avec des baguettes horizontales chromées rendant visuellement la voiture plus large et plus basse. Cette voiture a été montrée au grand public dans le cadre du Salon de l’Automobile de Bruxelles en 1961. Plus tard, Ghia a créé une autre version de GAZ-21 plus radicale, avec une moulure de gouttière et une nouvelle calandre composée de trois baguettes très larges débordant des ailes jusqu’aux passages de roue. Hélas ces prototypes n’ont pas connu de suite et en 1962 GAZ a mis en production sa propre Volga modernisée, connue sous le nom de « série 3 ».

GAZ-24 Volga par Fiat : la relation de Fiat avec l’URSS ne s’est pas limitée à AvtoVAZ. Au début des années 70, les Italiens ont travaillé dur pour améliorer l’extérieur et l’intérieur de la GAZ-24 Volga. Il n’existe pratiquement aucune information à ce sujet si ce n’est les deux photos qui illustrent l’article et qui ont refait surface récemment. A en juger par ces photos, cette modernisation consistait en de nouvelles optiques avant et un capot avec un profil différent. L’habitacle évoluait fortement avec un tout nouveau tableau de bord avec un compte-tour, un compteur de vitesse, un volant de la Fiat 130 (c'est tout le tableau de bord en fait qui provenait de cette Italienne de luxe), et une console centrale moderne. Malheureusement ces innovations n’ont jamais fait l’objet d’une mise en production.

Moskvitch-412 par Porsche : au milieu des années 70, la berline Moskvitch-412 avait vieilli moralement et techniquement et c’est pourquoi afin de sauver ses parts de marché nationales et internationales il a fallu rapidement prendre des mesures efficaces pour l'améliorer. L’usine n’a toutefois pas pu obtenir les fonds nécessaires pour développer un tout nouveau modèle et c’est pourquoi il a été décidé de se limiter à une profonde modernisation de la gamme existante donnant lieu à la Moskvitch 2140 bien connue. A côté du bureau d’étude de Moskvitch, les spécialistes de Porsche Engineering avaient pourtant également planché sur le restylage de la 412.

Les Allemands ont été très sobres en ce qui concerne ce facelifting : l’extérieur de la voiture n’a pratiquement pas changé. La calandre a été simplifiée en retirant les chromes, le panneau de coffre a reçu une inscription Moskvitch dans le style de Porsche et les catadioptres à l’arrière ont été retirés. Ces modifications esthétiques avaient été faites dans l’optique de ne pas dépenser trop de temps (ni d’argent) pour modifier l’apparence de cette berline archaïque. L’habitacle avait également été remis à niveau. Ce qui sautait tout d’abord aux yeux était le nouveau volant dont le dessin rappelait fortement celui des Porsche de la même époque. Les accoudoirs intégraient aussi les poignées de portes comme sur la BMW série 3 E21.

VAZ-2103 par Porsche : en 1976, l’Usine Automobile de la Volga a demandé aux spécialistes de Porsche un programme pour renouveler profondément le haut de gamme de l’époque, la VAZ-2103. Contrairement à ce qui a été fait avec la Moskvitch-412, les gens de chez Porsche ont travaillé de manière plus approfondie, en transformant radicalement l’apparence extérieure et l’intérieur de cette berline classique. Ce prototype se distinguait par son dessin à la fois relativement simple et fonctionnel, caractéristique typique de toutes les voitures de sport de Zuffenhausen.

Pragmatiques, les Allemands ont enlevé pratiquement tous les chromes (qui ne subsiste que sur les poignées de portes) et remplacé les pompeux pare-chocs et la calandre en acier par des pièces originales et légères en plastique. Un grand rétroviseur extérieur a aussi fait son apparition. L’isolation phonique, la résistance à la corrosion et les performances aérodynamiques ont encore été améliorées. Les ingénieurs de Porsche ont également optimisé les réglages de suspension et du moteur. L’intérieur évoluait aussi fortement. On trouvait un tableau de bord entièrement nouveau au style moderne (pour l’époque) et beaucoup plus laconique, un volant spectaculaire (à la Porsche 924) et une instrumentation moderne. Ces modifications permettait à la voiture de respecter sans aucun problème les normes de sécurité européennes.

Pourtant, malgré tous les efforts de Porsche, les représentants de l’URSS ont une nouvelle fois rejeté le projet. VAZ a choisi la voie du minimum en matière de travail et de coût. La 2106 a fait son apparition, un modèle légendaire mais se différenciant peu de la 2103 : les deux berlines étaient littéralement imprégnées de l’esprit des années 60. Quelques-unes des idées des Allemands ont été appliquées sur la 2105 qui a ouvert une nouvelle page de l’histoire des Lada « classiques ».

Lu sur : https://www.drive2.ru/b/463325404925527235/
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #VAZ, #Lada, #Moskvitch, #GAZ, #Prototype