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« Projekt1310 » : plus qu’un tas de ferraille !

Cette « Renault de l’Est» est plus qu’une vieille voiture. C’est une œuvre d’art. Cette Dacia de 1985 sert à un jeune artiste autrichien dans sa critique de la société de consommation.

Dacia 1300, les amateurs de voitures de collection n’ont normalement jamais ce nom à la bouche. Dans les années 1960, le gouvernement Roumain a acheté auprès des Français une licence pour la production de la Renault 12. Il fabriquera la Dacia jusqu’en 2004.

A ses début voiture familiale ultra-moderne, la Dacia de 1985 était déjà désespérément obsolète. C’est un destin qu’elle a partagé avec d’autres voitures de l’Est de la même époque, comme la Trabant, la Wartburg ou la Lada Nova (nota : VAZ-2105). Près de deux millions de Dacia 1300 ont été produites et la grande majorité d’entre elles ont fini leur vie à la ferraille.

La Dacia 1310 TX de Thomas Sailer a en quelque sorte échappé à ce sort. Elle mène maintenant une seconde vie en tant qu’œuvre d’art. Cet homme de 28 ans, qui s’est fait un nom en Autriche comme écrivain, se sert actuellement de sa voiture pour faire la promotion de son dernier roman « Der Freizeitpionier » (« Le pionnier des loisirs »).

Le centre de ses préoccupations est la critique de la société de consommation. La Dacia était « plus qu’un tas de ferraille. C’était en quelque sorte une déclaration des choses à utiliser plutôt que gaspiller ». Un manifeste contre ce qu’il appelle la « société du conformisme de la capacité d’achat » où certains réussissent encore aujourd’hui à rouler en vieille voiture pour ne pas être coincé en permanence par un contrat de bail pour une voiture neuve « juste pour ne pas paraître stupide à côté de son voisin et permettre à l’industrie de se réjouir de ses bons chiffres de ventes ».

De nombreux conducteurs de voitures anciennes cherchent à rouler dans quelque chose de spécial en dépensant le moins possible. Thomas Sailer était lui à la recherche d’une voiture pas chère pour son projet artistique, pas pour la conduire.

Sa Dacia 1310 TX a longtemps roulé dans les rues de Sopron en Hongrie avant d’être récemment importée en Autriche accidentée. Thomas Sailer l’a payée 280 euros. Il a tourné une vidéo de son premier voyage à bord : « Elle ne pouvait pas dépasser les 60 km/h, le carburateur était encrassé et les freins étaient morts ». Il a réparé lui-même la voiture, seule la pompe à essence a été remplacée par un garage. Les réparations ont été faciles grâce à la technologie simple de la voiture. Un argument connu par les amateurs de voitures de collection.

Il l’a ensuite couverte d’autocollants dont un « Soyez un pionnier des loisirs !». Pour le moment Thomas Sailer utilise cette berline pour faire la promotion de son livre mais il rêve de participer à des manifestations de voitures anciennes.

Le Burgenland est une région située à l’est de l’Autriche qui fait seulement quatre kilomètres à son point le plus étroit et qui marque la frontière avec la Hongrie. Malgré cette proximité avec l’ancien bloc de l’Est, Thomas Sailer voit sa Dacia 1310 TX comme une « Oldtimer inhabituelle », pourtant la Dacia est un morceau de l’histoire économique de la guerre froide !

Lu sur : http://www.motor-talk.de/news/mehr-als-ein-haufen-altmetall-t5461847.html
Adaptation VG

Tag(s) : #Dacia, #1300, #Art, #Rencontre