L’une des représentantes les plus populaires de l’industrie automobile polonaise, la Polonez, s’avère au fil du temps être un très bon investissement. Alors qu’il y a cinq ans, on pouvait en trouver pour moins de 2,000 zlotys, maintenant il faut en débourser en moyenne près de 6,000. Des exemplaires en très bon état peuvent même s’échanger plus de 10,000 zl. Est-ce que cela signifie que le marché de la voiture de collection a changé d’avis sur la Polonez ?
Le premier exemplaire de Polonez est tombé de chaîne en 1978. Dans sa forme classique, elle a été produite jusqu’en 1991, année où a débuté la production de la Caro. Officiellement suspendue en 2002 sa production a, en pratique, été finalement arrêtée.
La carrosserie de la Polonez a été dessinée en Italie par le Centro Stile Fiat et en son temps elle était considérée comme un voiture au style moderne et bien conçue avec ses zones de déformation programmée, ses ceintures de sécurité à enrouleurs et ses renforts latéraux. Initialement, la Polonez était structurellement étroitement dérivée de la PF 125p mais elle s’en démarquait par son intérieur plus luxueux, sa meilleure finition et ses matériaux de qualité supérieure. Au fil du temps, la voiture a subi de nombreuses modifications permettant de supprimer ou d’atténuer la plupart des défauts hérités de la PF 125p.
Le nom de « Polonez » a été choisi grâce à un sondage organisé par le journal « Zycie Warszawy » (« La vie de Varsovie »), qui à l'époque était l’un des journaux les plus influents de la PRL. A son apogée, la Polonez a été exportée vers la Chine et la Grande Bretagne, et entre 1982 et 1992, elle a été assemblée en Egypte à partir de collections de pièces fournies par l’usine de Zeran. Au total ce sont 1,061,087 exemplaires qui ont été fabriqués.
En 1996, la Polonez Caro était commercialisée au prix de 20,740 zl en version 1.6 GLI. La variante équipée du nouveau moteur Rover coûtait 26,240 zl et celle avec un moteur diesel 25,440 zl. En option on trouvait par exemple les vitres électriques à 490 zl, les sièges chauffants à 260 zl ou la direction assistée à 1,400 zl. En 1997, la Polonez occupait encore la seconde place sur le marché des voitures neuves en Pologne. Elle s’écoulait à plus de 50,000 exemplaires chaque année. Deux ans plus tard, en 1999, elle n’occupait plus que la dixième place avec environ 18,000 ventes.
« Sur le marché actuel, ce sont les Polonez fabriquées avant 1986, c'est-à-dire avant le premier restylage et avec des empiècements en plastique à la place des vitres de custodes, qui atteignent les prix les plus élevés » explique Radoslaw Dobrolecki, responsable du site otoMoto.pl. Il y en a de moins en moins en vente et celles qui le sont actuellement ont des prix atteignant des sommets. Selon otoMoto.pl, en 2013, il n’y a eu que dix exemplaires de Polonez d’avant 1980 proposées à la vente sur le site. Leur prix moyen était d’environ 10,000 zlotys et, plus étonnant, leur kilométrage moyen de seulement 30,000 km !
Le kilométrage moyen des Polonez fabriquées entre 1980 et 1986 et mises en vente sur otoMoto.pl était de seulement 64,000 km. Même si ces Polonez tolèrent la conversation au gaz, seules 20% d’entre elles fonctionnaient avec ce type de carburant. Elles étaient d’ailleurs vendues plus cher. Les derniers modèles de la première génération de Polonez, c'est-à-dire sans vitre de custodes, ont un prix un peu moins élevé. Un modèle produit en 1986 coûtait en moyenne 7,500 zl. L’offre était relativement plus fournie puisque 27 exemplaires ont été mis en vente en 2013.
Les modèles d’après 1986, ceux d’après le restylage se distinguant par leurs vitres de custodes qui leur ont donné le surnom d’ « Aquarium » disposaient aussi d’un nouveau moteur. Outre le 1,5 litre de 82 ch, on pouvait ainsi commander un 1,6 litre de 87 ch. Ces Polonez 1987 - 1988 sont plus fréquentes que les versions d’avant restylage. En 2013, il y en a eu 49 mises en vente sur otoMoto.pl. Le prix moyen pour un modèle produit en 1987 était d’environ 6,000 zl avec le moteur 1,5 et environ 5,000 zl pour un modèle 1,6. Les Polonez de 1988 sont encore moins chères, leur prix moyen n’excède pas 3,5 mille zlotys.
En 1989, l’arrière de la Polonez a été redessiné. Le hayon descendait désormais jusqu’au niveau du pare-choc. On notait également l’apparition des feux arrière biens connus ensuite sur le modèle Caro. Les prix sur le marché sont beaucoup moins élevés que ceux des modèles considérés comme collectionnables. Un modèle produit en 1990 – 1991 avec un moteur 1,6 atteint en moyenne 2,500 zl.
En 1991 l’ère de la Polonez classique a officiellement pris fin avec le lancement de la production du modèle Caro. Plus de 270 modifications étaient introduites sur ce nouveau modèle qui bénéficiait d’un face avant totalement nouvelle, de nouveaux pare-chocs arrière et d’une nouvelle sellerie intérieure.
Actuellement la Caro n’a pas la reconnaissance des amateurs de la marque qui recherchent plutôt des modèles classiques. Les prix moyens tournent autour de 2,600 zl et ne varient pas en fonction des années puisque les différences n’atteignent que quelques centaines de zlotys. Plus de 1,000 annonces ont été publiées sur otoMoto.pl en 2013 pour un kilométrage moyen tournant autour de 95,000 km. Près de la moitié des modèles Caro proposés à la vente sont au gaz avec des kilomètres plus élevés puisqu’en moyenne de 100,000 km.
L’époque où l’on pouvait acheter une Polonez classique pour des cacahuètes est révolue. Le prix des modèles produits avant 1986 est en constante augmentation et le nombre d’annonces de plus en plus réduit. Il y a cinq ans, elles se vendaient 2,000 zlotys, en 2012 c’était déjà deux fois plus. Les prix ont désormais triplé. Les versions après restylage avec le moteur 1,6 sont moins chères. Les prix sont en moyenne deux fois inférieurs et n’ont pas tendance à augmenter aussi rapidement. La Polonez Caro connait une dynamique de prix beaucoup moins marquée. Le prix moyen en 2009 était de 1,900 zl. Aujourd’hui les voitures s’affiche de 2,500 à 3,000 zl.
« Il y a avait une époque où tout ce qui était associé à la PRL et même les voitures était laissé de côté. Les Polonais, attirés par l’occident, cherchaient des voitures meilleures et plus modernes. Beaucoup de Polonez s’entassaient sur les parkings au pieds des immeubles et étaient vendues au prix de la ferraille. La tendance s’inverse aujourd’hui. Les voitures de cette époque sont devenues à la mode et comme les prix sont relativement abordables, elles sont appréciées des amateurs de voitures anciennes qui veulent se démarquer » termine Radoslaw Dobrolecki.
Lu sur : http://natemat.pl/93321,polonez-wraca-do-lask
Adaptation VG