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Petite visite de l’usine KamAZ.

Le gouvernement de l’Union Soviétique avait des plans de développement géniaux et pour les mettre en œuvre il fallait une grande quantité de matériel, y compris des camions. En 1976 l’usine de Naberezhnie Tchelny commence à en produire sous la marque KamAZ. Initialement il s’agissait de camions légers d’une capacité de 8 à 12 tonnes et la chaîne n’en produisait pas plus de deux types par jour, dans le but de fabriquer plus de 150 mille exemplaires par an.

Aujourd’hui l’usine fabrique environ 50,000 camions parmi une gamme de 120 modèles différents disponibles de 5 à 200 versions spécifiques. Par exemple, le modèle KamAZ 65115 est disponible en 205 versions. Les modèles se distinguent par leur type de moteur ou par leur apparence. Les moteurs respectent les normes Euro-3, Euro-4 ou Euro-5, les cabines sont basses, moyenne ou hautes. On trouve même des KamAZ avec des moteurs fonctionnant au gaz ou avec la direction à droite. Tous les autres KamAZ ont des moteurs diesel. Il n’y a plus de moteurs à essence. Il faut remarquer que désormais la chaîne est en mesure de fabriquer chaque jour quelques dizaines de versions différentes, y compris des châssis pour les autobus.

La première chose qui saute aux yeux quand on rentre dans l’usine, ce sont les grands compteurs qui affichent le planning de production et la cadence de la chaîne. Par exemple, le cycle est de 220 secondes. Cela signifie que toutes les 4 minutes un camion doit être remplacé par un autre sur la chaîne. Pendant ces 220 secondes, sur le poste de fabrication, on doit avoir le temps de monter la pièce déterminée : par exemple fixer une portière ou visser un siège. Ces pièces peuvent être différentes puisqu’elles dépendent de la version assemblée. Chaque cabine se voit attribuer un code unique qui permet de déterminer une liste de pièces que les ouvriers doivent impérativement monter. Le nombre de pièces est strictement calculé et le stock est limité.

Un atelier est destiné uniquement à l’assemblage. La chaîne commence à l’usine d’emboutissage. Toute l’usine est parcourue par un convoyeur aérien qui est rejoint par endroit par d’autres convoyeurs amenant les essieux ou les roues qui viennent déjà gonflées et équilibrées.

Une fois toutes les accessoires montées, l’ordre est donné d’installer un nouveau châssis sur la chaîne. Grâce à un marqueur spécial on lui attribue un numéro VIN qui suivra le camion durant toute sa vie. C’est ce numéro qui sert à l’immatriculation. Puis le châssis commence à être habillé. La majorité des pièces sont boulonnées manuellement et dans les cas difficiles on utilise des visseuses automatiques.

Même une pièce simple comme un silencieux d’échappement peut être installée de diverses manières. Il peut être monté à droite ou à gauche. L’échappement lui-même peut être dirigé vers le haut ou vers le bas, entre les roues. Tout dépend du modèle final. Les moteurs Euro-4 et Euro-5 disposent d’un système supplémentaire de dépollution des gaz d’échappement.

La chaîne principale n’assemble que 95% des cabines, les 5% restantes sont assemblées dans un atelier séparé. Il s’agit des cabines super hautes qui équipent les camions de transports au long cours et qui permettent l’aménagement d’une double couchette. L’usine assemble actuellement des camions ayant une capacité en charge jusqu’à 15 tonnes. Dans le futur, la chaîne sera modernisée pour l’assemblage de camions lourds avec une capacité de chargements de 40-42 tonnes.

En fin de chaîne, la cabine assemblée et équipée est montée sur le châssis qui est fabriqué sur la ligne adjacente. Ensuite le moteur reçoit tous ses fluides et le réservoir reçoit un minimum de carburant. Sur le poste final, le moteur est démarré et tous les équipements sont testés. Ce poste ressemble à celui d’un contrôle technique. En règle générale, les camions sont ensuite envoyées sur une piste spéciale où ils vont parcourir 15 kilomètres. Si aucun défaut n’est constaté, ils sont prêts à partir chez le client.

C’est ainsi qu’après avoir parcouru 680 mètres sur la ligne de montage, le KamAZ est entièrement assemblé et prêt à l'usage. L’atelier emploie 155 personnes réparties en 7 unités. Il faut environ 5 heures pour assembler un camion. KamAZ est autosuffisant et fabrique lui-même la quasi-totalité des pièces constituant ses camions. C'est aussi une entreprise stratégique car outre les véhicules destinés à des fins civiles, elle produit de nombreux modèles militaires.

Lu sur : http://kitubijca.livejournal.com/129611.html
Adaptation VG

Tag(s) : #KamAZ, #Usine, #Camion