Une silhouette racée, des portières sans encadrement de vitres, des pièces chromées et un moteur situé à l’arrière, voilà les caractéristiques qui font que la Skoda 110R est aujourd’hui considérée comme la Porsche tchèque. Aujourd’hui c’est une voiture rare, même sur les routes de nos voisins du sud (NDT : l’article est polonais), où nous avons pu tester le légendaire modèle 110R.
La Skoda 110R a fait ses débuts en 1970 et a été produite pendant 10 ans. Dans sa construction elle utilisait de nombreuses pièces du modèle 110, présenté un an plus tôt. Malgré tout, le caractère des deux voitures est radicalement différent. La Skoda 110 est une berline au style classique et le modèle 110R est en revanche une vraie sportive. Belle, racée et... peu pratique.
Même dans les brochures publicitaires, les Tchèques ne laissaient pas planer le doute. La Skoda 110R est une voiture pour deux, le peu d’espace aux places arrière ne permettant d’emmener des passagers que sur de courts trajets. En revanche, pour une voiture de sport, la 110R dispose d’une généreuse capacité de chargement. Le coffre situé au-dessus de l’essieu avant atteint 370 litres. S’il fallait comparer on peut dire que la Fabia accueille 70 litres de moins. La garde au sol de la voiture est également remarquable avec une valeur de 175mm. Sur la plupart de nos SUV actuels cette valeur oscille entre 180mm et 200mm.
L’intérieur est simple et selon les standards actuels il est peu ergonomique. Pour trouver la clé de contact, il faut regarder sous la planche de bord. Sur le tableau de bord on trouve les commandes d’essuie-glaces et l’éclairage de l’habitacle. L’espace intérieur est vaste, mais la place pour les jambes est limitée par les passages de roues. Skoda a décidé de pimenter son modèle 110R en le dotant de siège plus profilés, un levier de vitesse raccourci, un compte-tour, une jauge de pression d’huile et un volant aux branches en acier. La jante de celui-ci est beaucoup trop mince et la précision de la direction inexistante. L’efficacité du freinage n’impressionne guère malgré la présence de freins avant à disques.
La 110R fait un bruit considérable quand elle roule. Ce caractère provient peut-être de son quatre cylindres de 1107 cm3. Ce moteur se distingue par son arbre à came latéral et son carburateur. Les Tchèques n’avaient pas fait preuve de modernisme, si ce n’est avec le bloc moteur en alliage d’aluminium et le taux de compression élevé de 9,5:1.
Le moteur de la 110R monte rapidement dans les tours et est assez élastique. Il développe une puissance maxi de 62ch à 5,500tr/min et un couple de 88Nm à 3,500tr/min. Le catalogue d’époque indique toutefois une puissance maximale utile de 52ch à 4,650 tr/min. Pourtant, même après toutes ces années, on ne peut pas dire que la Skoda 110R se traîne sur la route. Elle passe de 0 à 100km/h en 18,5 secondes et la vitesse maxi, selon le constructeur, est de 145km/h. Une valeur que seuls les courageux pourront espérer atteindre. Dans l’exemplaire testé, même à 100km/h on ne pouvait pas se plaindre du manque de sensation. Cette Skoda sportive reste un moyen de transport très économique. Sa consommation moyenne est de 8 litres aux 100km. Elle serait d’ailleurs moins élevée si la boîte 4 vitesses n’était pas à rapports courts.
En ordre de marche, la Skoda 110R pèse 880kg et comme toutes les voitures légères elle a du mal à absorber les irrégularités. Le châssis rigide pourrait encourager une conduite sportive dans les courbes, mais le manque de précision de l’essieu avant, et le manque d’unicité de la voiture, incite à être prudent.
L’usine de Kvasinach a assemblé plus de 50,000 Skoda 110R. Quelques exemplaires ont survécu jusqu’à nos jours. Les Tchèques les estiment à quelques centaines d’exemplaires. En Pologne, il y en aurait une douzaine en parfait état.
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Adaptation VG