Les voitures électriques hybrides ne sont pas l’apanage des grands constructeurs occidentaux. Figurez-vous qu’actuellement, la Faculté Technique de Kiev teste un GAZ Sobol de ce type. Le site Autocentre.ua a pu le voir de près et l’essayer.
C’est un GAZ-2752 Sobol avec un moteur diesel GAZ-560 de 95ch qui a été choisi par les chercheurs de la Faculté Technique de Kiev avec l’idée de le transformer en véhicule hybride en utilisant au maximum le véhicule de série et en rajoutant un minimum de composants électriques et mécaniques. Pari réussi puisque, à part l’équipement électronique, ils n’ont installés qu’un moteur électrique (PT125M) développant 20kW et des batteries : 10 batteries acide-plomb de 12V et 100Ah chacune pour une capacité totale de 12kWh. Il serait bien entendu plus efficace d’utiliser des batteries nickel-métal ou au lithium mais nos ingénieurs ont souhaité utiliser quelque chose de plus abordable et ont donc choisi des batteries classiques. Elles sont installées à l’arrière du véhicule. Le moteur électrique a trouvé une place sous la carrosserie, derrière la boîte de vitesse. L’arbre de transmission a été raccourci et il est relié directement au moteur électrique. Ce montage alourdit le Sobol de 220kg et réduit sensiblement son volume de chargement.
Comment ça marche ? En fait, cette transmission hybride fonctionne en parallèle puisque la puissance est transmise à la fois par le moteur diesel et par le moteur électrique. Au démarrage, le moteur est encore arrêté et la boîte de vitesse au point mort. C’est le moteur électrique qui fournit le couple nécessaire entraîné par les batteries à travers un convertisseur. Lorsque le Sobol atteint la vitesse désirée (que l’on peut paramétrer de 15 à 50km/h), le conducteur passe une vitesse (si possible celle qui est la plus adaptée à la vitesse paramétrée), relève l’embrayage et le moteur diesel qui démarre à ce moment là, joint sa puissance à celle du moteur électrique.
A une vitesse plus élevée c’est le moteur diesel qui prend totalement le pas sur le moteur électrique qui se transforme alors en générateur d’électricité pour recharger les batteries. Le jour, elles peuvent aussi bénéficier de l’apport du panneau solaire installé sur le toit. Si nécessaire, en cas de forte accélération ou de forte pente, les deux moteurs peuvent de nouveau fonctionner en parallèle pour fournir un couple accru aux roues motrices.
Bien que les essais ne soient pas encore terminés, les concepteurs de ce véhicule hybride affirment que l’économie lors des arrêts fréquents (typiquement aux feux rouges) est de 30% à 40%. Il faut ajouter à cela les gains environnementaux. Ce n’est pas si mal quand on sait que cette transformation coûterait moins de $4000 et que n’importe quel véhicule à propulsion pourrait être équipé de la sorte (même une voiture particulière).
Légende des photos :
- Pour une plus grande indépendance énergétique, on a installé des panneaux solaires sur le toit.
- On ne passe pas la marche arrière en actionnant le levier de vitesses mais en pressant un bouton au tableau de bord qui inverse l’entraînement du moteur électrique.
- Les instruments de contrôle restent rudimentaires et sont cachés dans la boîte à gants.
- La pédale d’accélérateur est remplacée par un rhéostat.
- Le cœur de ce véhicule hybride se compose du moteur diesel de 95ch d’origine et d’un moteur électrique de 25kW. Ce dernier est disposé sous le véhicule derrière la boîte de vitesse.
Photos historiques :
- En 1973, à Zaporojié a été conçu un prototype de voiture électrique sur base de ZAZ-968. En 1974 elle a reçu la médaille de bronze au VDNKh.
- Ce tricycle électrique basé sur une Dniepr 300 peut atteindre 60km/h et ses batteries nickel-cadmium lui offre une autonomie de 60km. Sa charge utile est de 350/450kg.
- Voiture électrique hybride sur base ZAZ-1102 Tavria. Le générateur électrique est entraîné par un moteur monocylindre italien de 11ch. Le tout offre une autonomie de 650/700km en consommant moins de 6 litres aux 100km.
- En 1995 cette Tavria Elektro est lancée officiellement sous le nom de ZAZ-1109. En ville elle pouvait parcourir de 60 à 80km, sur route elle pouvait faire 110km. Vitesse maxi : 90km/h.
L’essai : « Tout se passe comme dans une voiture électrique moderne : appuyez la pédale et vous obtenez une accélération en douceur et sans un bruit. Mais tout s’arrête aux alentours de 40km/h car il est temps de démarrer le moteur diesel. Débrayage, passage du point mort en troisième, embrayage... Et la voiture repart franchement dans le bruit caractéristique du diesel qui a redémarré tout seul, sans franchement d’à-coup. A l’arrivée à un feu rouge, et sans intervention de votre part, le moteur s’arrête en passant au point mort. Le démarrage suivant se refait en mode tout électrique !
Tout s’est déroulé aussi simplement que me l’avait décrit mon instructeur. Le véhicule serait parfaitement adapté aux livreurs professionnels ou aux marchroutkis qui seraient bien contents d’éviter de jouer constamment avec les pédales. Mais il faut toutefois apporter des nuances : il est possible que malgré les gains en consommation et l’apport environnemental, le moteur et l’embrayage souffre plus que sur un véhicule normal. En tous cas, ce projet semble bien né et très prometteur. Il est à espérer que les tests soient menés jusqu’au bout et qu’il passe rapidement en phase d’industrialisation. »
Lu sur http://www.autocentre.ua/ac/Service/New-Technologies/GAZ-2752-14385.html
Adaptation VG